Le Premier ministre congolais, Anatole Collinet Makosso a indiqué le 18 décembre dernier à Brazzaville que, le budget de l’État exercice 2024 prévoit une enveloppe de 2 milliards 500 millions de francs CFA pour traiter les érosions qui menacent la quiétude des populations chaque fois que la pluie tombe.
« La loi de finance 2023 avait prévu 1,800 milliards de francs CFA pour les traitements des érosions. Pour l’année 2024, le budget de l’Etat a prévu 2,500 milliards de francs CFA pour venir à bout des érosions qui menacent la population » a expliqué Anatole Collinet Makosso lors de la séance des questions orales avec débats à l’Assemblé nationale.
Devant les députés, le Chef du gouvernement a reconnu que ce montant est insignifiant, au regard de l’immensité des travaux à exécuter dans les quartiers touchés par le phénomène érosif.
Traversé par l'Equateur et situé en Afrique centrale, le Congo connaît une des pluviométries les plus importantes du monde.
A Brazzaville tout comme à Pointe-Noire, il pleut comme si le ciel se vidait de toute son eau.
Ces pluies intempestives accroissent le phénomène de l'érosion des sols menaçant des habitations, des quartiers, des canalisations, etc.
En dépit de l'urbanisation sauvage qui a conduit à l’installation des populations sur des zones inconstructibles, le manque de canalisations conséquentes et le mauvais drainage des eaux de pluie restent les principales causes des érosions. En cela, certaines sociétés de travaux publics ne sont pas exemptes de tout reproche.
Des morts et plusieurs sinistrés sont souvent enregistrés dans les deux plus grandes villes du pays.
L'Etat semble renvoyer la recherche de la solution aux seuls maires de Brazzaville et Pointe-Noire qui n'ont pas les finances qu'il faut afin d'arrêter le phénomène.
En juin 2016, le président congolais, Denis Sassou-N’Guesso avait demandé au défunt Premier ministre Clément Mouamba, de mettre en place un Comité interministériel chargé de gérer le problème des érosions qui se pose dans les villes de Brazzaville et Pointe-Noire.
Pour les populations touchées par les érosions ou en passe de l'être, l'urgence commande que les actions de ce comité soient opérationnelles le plus vite possible.
Si pour certaines érosions, les actions consistent dans l’immédiat à arrêter le ravinement par le rebouchage au moyen de grandes quantités de terre, pour d'autres, de grands travaux s'imposent.
2 milliards 500 millions de francs CFA pour traiter les érosions qui menacent la quiétude des populations congolaises chaque fois que la pluie tombe, on se reprend tout de même à espérer, tout en regardant le ciel, car c'est de là que vient toujours la menace de la « Bombe N », pour emprunter le titre de l’un des ouvrages de l’écrivain et chercheur congolais, le Docteur Michel Innocent Peya.
Jarele SIKA / Les Echos du Congo-Brazzaville