Le chef de l’État français, Emmanuel Macron, a reçu jeudi en tête-à-tête à l'Elysée, son homologue congolais, Denis Sassou N’Guesso. N'en deplaise à ceux qui pensaient qu'il y avait de l'eau dans le gaz dans les relations entre Brazzaville et Paris, cette rencontre vient une fois de plus traduire de l’excellence des relations entre la République du Congo et la République française.
La substance de l’information se loge parfois dans les détails. Et quand un détail devient un symbole, peu importe qu'il soit infime.
Un détail dans la réception du président Denis Sassou N’Guesso à l’Élysée, a traduit le non-dit, qui pourtant disait tout et avec éloquence même.
Plutôt que d’attendre son hôte sur le perron comme de coutume, le président Emmanuel Macron est descendu accueillir le président Denis Sassou N’Guesso depuis la voiture, après l'accolade, les deux chefs d’État ont gravit les marches du perron de l’Élysée, la main dans la main, quasiment en ami.
Dans les us diplomatiques, cette symbolique traduit autant de l’estime que de la considération, la volonté de cheminer ensemble, dans les sujets d’intérêts communs.
Les entretiens entre le président Denis Sassou N’Guesso et son homologue français Emmanuel Macron, s’inscrivent donc dans le prolongement de la séculaire et excellente coopération bilatérale qui existe entre la République du Congo et la République française, deux pays liés par le destin commun de l’histoire.
La France qui entretien depuis toujours des relations de coopération avec le Congo, est en bonne place des bailleurs de fonds bilatéraux. La France intervient au Congo à travers l’agence française de développement qui finance divers projets économiques et socioculturels.
Même si rien n’a filtré sur le contenu des entretiens entre les deux chefs d’État, les différents sherpas ayant travaillé sur la rencontre ont évoqué le fait qu’au cours de leurs échanges de plus d’une heure, (un autre symbole diplomatique montrant que les sujets n’ont pas été évacués à la va-vite), les deux chefs d’État n’ont pas manqué d’évoquer la protection de la forêt et de la biodiversité du Bassin du Congo, si cher à Denis Sassou N’Guesso qui dirige la commission climat du Bassin du Congo.
Le plaidoyer de Denis Sassou N’Guesso à Charm el-Cheikh sur le Bassin du Congo deuxième poumon encore sain de la planète, résonne toujours dans les mémoires notamment auprès du président Emmanuel Macron qui attache également du prix à la protection de l’environnement, en témoigne l’intérêt qu’il porte sur les ouvrages du docteur Michel Innocent Peya, qui justement traitent de la question, à travers la vision écologique de Denis Sassou N’Guesso.
Rappelons que lors de son séjour parisien, le président Denis Sassou N’Guesso s’est entretenu le 21 décembre avec Diego Aponte, le patron du groupe Mediterranean shipping company (MSC), acquéreur des actifs de Bolloré Africa logistics. Celui-ci a assuré que sa compagnie va davantage œuvrer pour l’ouverture du Congo vers le marché extérieur, à travers le transbordement au Port autonome de Pointe-Noire.
La rencontre entre le chef de l’État congolais et le président directeur général (PDG) du groupe MSC est intervenue le même jour de la signature de cession des actifs de Bolloré Africa Logistics à ce groupe.
Le géant italo-suisse du transport maritime est désormais propriétaire de la totalité des activités portuaires et logistiques du groupe français, notamment en République du Congo. « C’est la première fois que je rencontre le président Denis Sassou-N’Guesso. Aujourd’hui, nous venons de conclure l’acquisition de Bolloré Africa Logistics comme groupe MSC et nous sommes très fiers d’investir en République du Congo. Nous avons rencontré le chef de l’État pour discuter du futur, pour rassurer la présidence que nous allons tenir les engagements faits par le passé par la famille Bolloré », a indiqué Diego Aponte.
Spécialisée dans la logistique portuaire, la compagnie MSC entend augmenter le volume de ses activités portuaires au Congo et ouvrir le pays vers le reste du monde. Son PDG a annoncé qu'elle pourra aussi investir au port de Brazzaville pour desservir les pays limitrophes et voir les possibilités d’améliorer les infrastructures portuaires.
Précisons que le groupe MSC a réussi à acquérir 100 % des actifs de Bolloré Africa Logistics, regroupant l’ensemble des activités de transport et logistique du groupe français en Afrique, sur la base d’une valeur d’entreprise nette des intérêts minoritaires de 5,7 milliards d’euros.
Le montant global de la cession des actions s’établirait à 5,1 milliards d’euros auxquels s’ajoutent 600 millions d’euros de remboursement de comptes courants, d’après le communiqué de Bolloré.
Bertrand BOUKAKA/Les Échos du Congo-Brazzaville