La plupart des services municipaux du Congo sont en grève. Les agents revendiquent le payement des arriérés de salaires qui s’élèvent à de nombreux mois de retards. Cette situation a entre autres conséquences, la fermeture des morgues dites municipales. Pour les familles endeuillées, le report des inhumations est aussi lourd de conséquences.
Depuis le vendredi 11 décembre, la morgue municipale de Brazzaville affiche porte close pour cause de grève.

Samedi matin, le statuquo demeurait. Les parents ayant des dossiers aboutis et assurés de pouvoir procéder aux inhumations, ont trouvé le portail de la morgue fermé. Seule une affiche y apposée renseigne de la situation.

Si le service dit minimum accepte le dépôt des corps, pas un seul enterrement n’est programmé, les agents tant administratifs, ceux de la menuiserie que ceux de la mise en bière, ont été invités à rester chez eux jusqu’à nouvel ordre, en attendant que les responsables syndicaux ne relancent les négociations avec le gouvernement.
Déjà, celles des familles qui ont annulé les enterrements suite au fait accompli, trainent une lourde ardoise, l’argent investi dans certains consommables ainsi que les dispositifs relatifs aux obsèques étant irrémédiablement perdu.
Pour les familles endeuillées, la situation devient critique, faute de ne pouvoir terminer les veillées.

Que dire de ceux venus d’ailleurs, toutes activités cessantes, pour assister aux obsèques d’un parent ou d’un proche. Alors, les populations demandent une implication du gouvernement afin de solutionner cette situation d’utilité publique.
Les agents municipaux eux, s’estiment dans leur bon droit pour cette grève, car leur patience n’a que trop duré.

Sur l’ensemble du pays, les fortunes sont diverses d’une municipalité à une autre, Brazzaville, Pointe-Noire, Ouesso, Nkayi, Dolisie ou encore Mossendjo.
Au niveau de la mairie de Brazzaville, les agents cumulent 14 mois salaires impayés. Dolisie compte 50 mois et Mossendjo culmine à 80 mois de salaires impayés. Tous se demandent ce que deviennent les recettes municipales.

Signalons que de nombreux syndicats d’hôpitaux ont déposé de préavis de grève illimitée à compter du lundi 15 décembre, pour cause de cumul de nombreux mois d’arriérés de salaires.
Bertrand BOUKAKA/Les Échos du Congo-Brazzaville