Arrivé à Belém au Brésil, le 5 novembre 2025, le Président de la République du Congo, Son Excellence Monsieur Denis Sassou N’Guesso, est parmi les représentants de plus de 100 pays à prendre part à ce rendez-vous annuel sur les changements climatiques, afin de fixer les objectifs environnementaux : la 30e Conférence des parties de la Convention cadre des Nations-Unies sur les changements climatiques (COP30), est le lieu indiqué pour exprimer les doléances du continent africain, grande victime du changement climatique. Pour porte cette voix de e l’Afrique et celle de son pays, le Président congolais a pris la parole, le jeudi 6 novembre dernier à la tribune de ce grand forum international. Voici l’intégralité de son allocution à cette COP 30 :
« Monsieur le Président de la COP30 ;
Distingués participants ;
Mesdames, Messieurs ;
Je voudrais adresser mes sincères remerciements à Son Excellence Monsieur Luiz Ignacio Lula da Silva, Président de la République Fédérative du Brésil, ainsi qu'au Peuple et au gouvernement brésiliens, pour l’accueil chaleureux qui nous a été réservé, à ma délégation et à moi-même.
Trente-trois ans après Rio, 13 ans après Rio+20 et 10 ans après l'Accord de Paris, la COP30, qui se tient après celle de Bakou en Azerbaïdjan, en 2024, se focalise sur des thèmes bien connus.
Je me dois de rappeler qu'en 1992, J'avais pris part à I'historique Sommet de la Terre à Rio de Janeiro.
Les principaux enjeux de cette rencontre portaient, entre autres, sur : - le développement durable et la lutte contre les changements climatiques ; - Ia préservation des forêts, des tourbières et des ressources en eau ; - la coopération et le financement en matière d'environnement.
Et aujourd'hui, dix ans après les Accords de Paris de 2O15, force est de relever le fossé béant entre les ambitions proclamées et la grande insuffisance des efforts réalisés, sinon la quasi-impuissance du monde entier face au dérèglement climatique.
Plus que jamais, de Bakou en 2024 à Belém ici, aujourd'hui en 2025, la responsabilité dans l'équité au service de la survie de l'humanité nous interpelle tous, sous I’emprise des incertitudes inhérentes : - aux retards des réponses à apporter pour réduire le réchauffement climatique ; - aux promesses de financements non tenues et toujours attendues par les pays vulnérables, en appui à leur lutte contre les changements climatiques et en lien avec la transition énergétique.
Monsieur le Président ;
Mesdames, Messieurs !
Depuis plus de quatre décennies, mon pays, la République du Congo, porte, en toute responsabilité, sa contribution à la dynamique globale de lutte contre les changements climatiques. Le Congo dispose, aujourd'hui, de plus de quatre millions d'hectares d'aires protégés, soit 13,5% du territoire national.

L'aménagement des concessions attribuées aux projets de développement est devenu, depuis plus de trois décennies, une exigence légale. Plus de neuf millions d'hectares sont aménagés et plus de trois millions en coursd'aménagement, la moitié êtant dêjà certifiée selon les normesinternationales.
Ces espaces abritent les plus vastes tourbières tropicales au monde et sont des régulateurs climatiques essentiels.
A travers la Journée nationale de l’arbre, le Programme national d'afforestation et de reboisement, le Fonds bleu pour le bassin du Congo, l'aménagement forestier durable et la certification des forêts en zone tropicale humide, le Congo continue de démontrer sa ferme volonté de contribuer à la lutte contre les changements climatiques.
Sous l'impulsion de mon pays, l'Assemblée générale de I'ONU a proclamé la décennie 2027-2036, des Nations Unies pour le boisement et le reboisement, dans le cadre d'une gestion durable des forêts.
C'est pourquoi, J'encourage I’initiative du Brésil de créer le Fonds pour la présentation des forêts tropicales, face à la crise de la déforestation tropicale.
Cette initiative, gui rejoint celle de la Commission climat du bassin du Congo avec son instrument financier, le Fonds bleu pour le bassin du Congo, est d'autant plus louable qu'elle se met également au service des peuples autochtones et des communautés locales qui sont les premiers gardiens des écosystèmes les plus riches en biodiversité au monde.

A propos, mon pays, qui dispose d'une loi qui assure la promotion et la protection des peuples autochtones, a abrité, il y a peu, le premier Congrès mondial des peuples autochtones des trois bassins forestiers tropicaux (Amazonie, Congo et Bornéo-Mékong).
Une mise en œuvre en synergie de toutes ces initiatives ne pourra avoir que d'heureux effets pour le bien de I'humanité.
Enfin, Je tiens à réaffirmer I'engagement solennel de mon pays en faveur d'une gouvernance forestière fondée sur les principes de durabilité, de souveraineté écologique et de solidarité intergénérationnelle.
J'exhorte les Nations nanties à accompagner financièrement les pays en développement dans leurs actions d'atténuation, d'adaptation et de prévention, tout en accordant une attention soutenue à Ia compensation des pertes et dommages liés au dérèglement climatique.
Je vous remercie ! »
Photos : DR
VALDA SAINT-VAL/Les Echos du Congo-Brazzaville