Le Programme Nationale de Lutte contre le SIDA (PNLS) a organisé, le 9 décembre 2025, la 2e Journée scientifique sur le VIH/Sida. Cette 2e Journée scientifique, placée sous le haut patronage du ministre de la Santé et de la Population, a pour thème : « Sida : Acquis, Défis et Perspectives pour son élimination ».
La cérémonie a été présidée par le Conseillers du ministre de la Santé et de la Population, Jean Claude Moboussé, en présence de la directrice exécutive du Programme, la docteure Cécile Mapapa Miakassissa, des professionnels de santé, des décideurs, des représentants d’organisations internationales, des associations communautaires, et des personnes vivant avec le virus. Cette journée s’organise autour de la lutte contre l’épidémie, de la prise en charge, de la prévention, du suivi biologique, de la sensibilisation et de la défense des droits des personnes vivant avec le VIH.

Plusieurs thèmes ont été abordées lors de ses assises, par les spécialistes dans différentes branches de la santé, afin d’atteindre des objectifs escomptés, à savoir : Renforcer les connaissances sur la prise en charge du VIH/sida ; Promouvoir les meilleures pratiques de suivi biologique ; Vulgariser les avancées scientifiques concernant l’épidémie, notamment l’épidémiologie locale ; Sensibiliser aux droits des personnes vivant avec le VIH/Sida — lutte contre la stigmatisation et la discrimination ; Partager des témoignages des personnes concernées, pour rendre compte de leur vécu et des défis qu’elles rencontrent.
Ouvrant les activités de cette 2e Journée scientifique, le Conseiller du ministre, le docteur Moboussé Jean Claude a au nom du ministre de la Santé remercié les participants pour leur sens de dévouement et de professionnalisme.

« Au nom du ministre de la santé et de la population, le professeur Jean-Rosaire Ibarra, j'ai le grand privilège de prendre la parole à l'occasion de cette journée scientifique sur le VIH. En ce mois de décembre rouge, moment de mobilisation mondiale contre le VIH/Sida, c'est un grand honneur de vous accueillir dans cette journée scientifique consacrée à la réflexion, à l'analyse et à l'innovation et je vous adresse mes cordiales salutations ainsi que ma profonde gratitude pour votre engagement constant dans la lutte contre le VIH », a-t-il rapporté.
« Notre rencontre s'inscrit dans une dynamique forte, articulée autour du thème « Sida, acquis, défi et perspective de santé publique. En cohérence avec la peine internationale à surmonter les perturbations et transformer la riposte et avec notre feuille de route nationale, zéro perturbation pour une riposte innovante au Congo. Chers participants, les progrès enregistrés par la République du Congo dans la lutte contre le VIH résultent de la volonté de son excellence, Monsieur Denis Sassou-N’Guesso, Président de la République chère de l'État, exprimé dans son projet de société ’’La marche pour le développement’’. Résulte aussi la détermination du gouvernement qui a fait de la santé la première bataille, de l'appui des partenaires techniques et financiers et du travail remarquable des agents de santé et des acteurs communautaires », a-t-il déclaré.

Pour les exposants, des données statistiques actuelles et la situation épidémiologique a été évoquées
Selon les données présentées en 2024, le taux de prévalence du VIH/sida chez les 15-49 ans en République du Congo est estimé à 3,2%, ce qui correspond à environ 120.000 personnes vivant avec le VIH.
L’épidémie est dite « généralisée » : des groupes plus exposés (populations clés) sont identifiés - professionnels du sexe, détenus, personnes ayant des relations hommes-hommes, etc. Transmission mère-enfant, suivi biologique, dépistage, et accès au traitement sont des enjeux majeurs soulevés.

Cette journée a permis de souligner les progrès : un nombre significatif de personnes séropositives ont désormais accès au traitement. Mais, a aussi mis en évidence les nombreux défis persistants : stigmatisation, discrimination, accès insuffisant au dépistage ou au suivi, difficultés de prise en charge pour les populations vulnérables, inégalités d’accès selon les départements du pays.
Néanmoins, on note une implication majeure et une importance de la mobilisation communautaire, de l’éducation, de la sensibilisation, ainsi que du respect des droits des personnes vivant avec le VIH a été réaffirmée.
Selon la directrice du Programme National de Lutte contre le Sida, la docteure Cécile Mapapa Miakassissa, « le PNLS est une entité de mise en œuvre des activités du Ministère de la Santé. Et pour cette mise en œuvre, nous avons besoin des recherches que les scientifiques font. Nous avons besoin que les scientifiques viennent présenter leur travail et de ce travail vont découler des analyses ; et puis, ces analyses nous permettront de tirer des actions innovantes qui nous permettront d'aller plus loin, qui nous permettront de faire des avancées dans la mise en œuvre de notre Programme National de Lutte contre le VIH-SIDA ».
Evoquant la possibilité d’éradiquer totalement la pandémie, Mme la directrice ne cache pas sa satisfaction et son optimisme, par rapport à la volonté des chercheurs et personnels de santé. « Mais c'est pour ça que nous avons besoin de ces activités pour voir comment les scientifiques, les communautaires et nous qui sommes institutions pouvons aller ensemble pour éradiquer cette maladie. C'est vrai que ça va nécessiter plusieurs efforts, des efforts financiers, des efforts humains, mais nous pensons qu'un jour nous pouvons éradiquer cela en tant que menace de santé publique », a-t-elle dit en substance.

Par conséquent, parlant des stratégies d’éradication, elle a mis l’accent sur la prévention. « Oui, c'est la prévention d'abord. Dans la prévention, nous avons la sensibilisation. La sensibilisation de la population, c'est vrai qu'en ce moment, on voit que cette sensibilisation ne se fait pratiquement pas. C'est pour ça, c'est vrai qu'on commence ce mois de décembre, mais on voudrait que ça soit perpétué. Et ça, c'est un appel aussi à la communauté, que la communauté ne baisse pas les bras, que là où vous êtes en tant que communauté, que ce soit les journalistes, que ce soit les familles, qu'ils en parlent à leur niveau afin de véhiculer cette information de sensibilisation. Nous avons aussi le dépistage. Le dépistage, nous avons beaucoup de séro-ignorants.
Ces séro-ignorants, c'est la personne qui ne se connaît pas, qui ne connaît pas son statut sérologique. Et cette personne est très dangereuse parce qu'elle risque d'aller contaminer sans le savoir. Donc nous utilisons le dépistage afin que tous, nous tous, nous connaissons notre statut sérologique », a-t-elle souligné.
« C'est pour ça que j'invite toute la population à aller massivement se faire dépister. Parce que se faire dépister, c'est sauver sa vie et sauver la vie de l'autre. C'est un geste aussi d'amour pour protéger l'autre en cas de séropositivité », a-t-elle invité.
« Mais il faut dire que même si nous sommes séropositifs, la personne est séropositive, ce n'est pas une fatalité. Il y a des traitements grâce aux avancées scientifiques. Nous avons maintenant des médicaments qui sont très performants, qui permettent que la personne séropositive vive comme une personne normale, comme une personne normale.
Et cette personne qui suit bien son traitement ne transmet plus le VIH. Et ça, c'est des avancées que nous pouvons connaître », a reproché madame la directrice.

« La PrEP, c'est la prévention pré-exposition, c'est-à-dire une personne qui n'est pas séropositive. C'est surtout une personne qui n'est pas séropositive, mais qui a des pratiques un peu à risque, comme les populations, les hommes ayant des rapports sexuels avec les hommes, les professionnels du sexe, les usagers de drogue, mais aussi la population générale, on peut bénéficier. Et cette personne séropositive, qui veut aller en rapport sexuel avec une autre personne qui peut être séropositive, peut bénéficier de cette PrEP pour ne pas être contaminée. Et cette PrEP a vraiment des évolutions significatives. Il existe des PrEP oraux, c'est des comprimés, ça peut être continu ou discontinu. Il y a aussi des PrEP injectables. Vous prenez une injection deux fois par année et vous êtes protégé en attendant qu'on ait le vaccin. La PrEP orale, ce n'est pas payant puisque c'est disponible au Congo. Mais on n'a pas encore la disponibilité de la PrEP injectable et nous sommes en train de faire des plaidoyers avec nos partenaires techniques et financiers, avec le gouvernement, afin d'acquérir cette PrEP injectable », a précisé la docteure Cécile Mapapa Miakassissa.

A noter que cette 2e Journée a connu la présence du docteur Pierre Mpélé, le premier directeur du PNLS à sa création, le 2 décembre 1995. Le docteur Pierre Mpélé Kilebou est une personnalité africaine de santé publique, spécialiste du VIH/SIDA et des maladies tropicales. Actuellement, il est le Représentant de l'OMS au Benin depuis le 3 novembre 2015.
VALDA SAINT-VAL/Les Echos du Congo-Brazzaville