Pointe-Noire : La débrouillardise pour soutenir l’économie des ménages

La notion de débrouillardise fait toujours référence à l’absence de choix, aux carences d’autres éventualités, alternatives ou possibilités susceptibles de permettre à une population de mieux vivre. Communément appelée « Article 15 » ou « système D », la débrouillardise rappelle à la population que l’Etat ne peut tout faire pour assurer sa survie, il lui revient aussi de penser et de voir comment vivre autrement. Et par manque d’emploi, certains habitants de la ville de Pointe-Noire et même d’autres départements du Congo se sont lancés dans les petites activités commerciales pour subvenir aux besoins de leurs familles.

Dans la ville de Pointe-Noire, la capitale économique du Congo, chacun dans la rue propose un produit à vendre : d’un côté, le vendeur d’œufs, le cireur de chaussures, le vendeur de journaux, de l’autre côté, le vernisseur et bien d’autres. Bref, tout peut se vendre ou s’acheter dans la rue, pour qui a un peu d’argent.

Jadis dominés par les ressortissants de République démocratique du Congo (RDC), la cordonnerie et le cirage ambulants sont aujourd’hui exercés beaucoup plus par des jeunes congolais.

Un jeune cireur congolais qui a requis l’anonymat affirme que son métier, avec des recettes qui oscillent entre 2000FCFA à 3000FCFA, l’aide à survivre mais manque du matériel approprié pour son travail.

Parcourant les ruelles et avenues, les cordonniers et cireurs ambulants accrochent souvent leurs clients qui finissent par avoir recours à leurs services. Cette technique leur donne un avantage sur les cordonniers fixes.

Ces petits commerces sont butés aussi aux multiples tracasseries notamment des agents de l’ordre et des certains services administratifs de l’Etat.

Les jeunes congolais qui représentent près de 68% de la population de moins de 25 ans, n’ont pas les moyens de sortir de la pauvreté. L’emploi des jeunes est un défi majeur pour l’Etat congolais. Ils sont des milliers, des jeunes diplômés qui sortent de l’université Marien Ngouabi de Brazzaville et se déversent sans succès sur le marché de l’emploi.

A cause d’un nombre faible des sociétés et entreprises dans la capitale, trouver un emploi après avoir obtenu son diplôme est devenu presque un calvaire. Des jeunes sans-emplois on en trouve presque dans chaque parcelle de Pointe-Noire ou Brazzaville. La plus part des jeunes diplômés rencontrant ces difficultés d’emploi désespèrent et abandonnent la course de la recherche d’emploi.

Depuis une dizaine d’années, les entreprises au Congo ont pris l’option de recruter uniquement les agents qui ont une expérience de travail allant au-delà de 5 ans. Une réalité qui constitue un obstacle majeur pour les nouveaux diplômés. Pour les employeurs congolais, cette politique vise à embaucher les meilleurs agents qui sont prêts à rendre service à l’entreprise. Ainsi, cela permet aussi de minimiser le cout de dépense dans l’entreprise.

Jack MAÏSSA / Les Echos du Congo Brazzaville