C'est dur de voir sa maison se remplir d'eau et c’est dur de tout perdre ! Après une pluie diluvienne qui a commencé à 3 h du matin ce samedi 14 juin 2025, la rivière Madoukou-Tsékélé a débordé dans les communes de Moungali et Ouenzé. Plusieurs maisons ont été inondées, endommagées et de nombreux blessés. Des épisodes qui font des dégâts et plongent les riverains dans le désarroi.
La rivière Madoukou-Tsékélé sépare les quartiers Poto-Poto, Ouenzé et Moungali. Aménagée à la faveur de la municipalisation accélérée de Brazzaville, elle n’a pas pu contenir les eaux de pluies ayant débordé jusqu’à inonder les parcelles situées à proximité du cours d’eau.
A Moungali, dans le quatrième arrondissement de Brazzaville, les riverains se réveillent ce matin sous les eaux qui ont envahi la cour des parcelles, des maisons atteignant plus d’un mètre de niveau et causant d’énormes pertes matérielles et des routes coupées à la circulation.
C’est pratiquement le même décor à Ouenzé le cinquième arrondissement sur les neufs que compte Brazzaville, la ville capitale du Congo. Rien à voir avec les immenses inondations que la commune a connues récemment, mais certains mauvais souvenirs ont refait surface chez les habitants.
Au quartier Viaduc à Talangaï dans le 6e arrondissement, les habitants se réveillent également sonnés et les pieds dans l’eau, rues inondées et maisons délabrées.
Les riverains interrogés, dénombrent plusieurs interventions des pompiers. Plusieurs habitations ont également dû être évacuées dans le quartier Viaduc.
Du côté de Makabandilou dans l'arrondissement 9 Djiri, les rues ont accueilli aussi un flot d'eau boueuse atteignant 1 m de hauteur à certains endroits. Les habitations n'ont pas été épargnées. Certaines ont reçu plus de 50 cm d'eau dans les rez-de-chaussée.
Pour le moment, l’heure est au nettoyage et à la solidarité : bottes de caoutchouc, raclettes et seaux sont de rigueur dans de nombreuses maisons inondées.
« Il est difficile pour le moment de préciser s'il y a des morts car nous continuons avec les recherches. Mais nous signalons plusieurs dégâts matériels et plusieurs blessés », nous a confié un sapeur-pompier.
Pour la population riveraine, les travaux gigantesques pour l’aménagement de Madoukou- Tsékélé, n’ont servi à rien. D’autant plus que « quelques mois après que cette rivière a été aménagée, nous étions de nouveau confrontés au débordement des eaux de pluies », nous a confié Hector, un riverain de Madoukou-Tsékélé qui a été surpris de constater que les eaux submergeaient sa maison à une vitesse incroyable.
Les inondations sont récurrentes dans la capitale congolaise, traversée par des ruisseaux non canalisés. et à chaque pluie diluvienne, les populations vivent le même calvaire.
L’adage qu’« après la pluie, c’est le beau temps » est loin d’avoir un sens à Brazzaville.
Jean-Jacques Jarele SIKA / Les Echos du Congo-Brazzaville
Photos : DR