À Brazzaville, la capitale congolaise, pullulent, des garages à ciel ouvert et des virtuoses de la mécanique. Ces derniers ne sont pas bardés de diplômes, mais démontent les pièces de véhicules, un moteur défectueux, le réparent et le remettent à neuf en peu de temps. Ce business fonctionne sans facture ni garantie, toute l’activité repose sur la confiance du client envers ses professionnels de la débrouille.
Dans tous les quartiers et quasiment sur les grandes avenues les signes de la mécanique de rue sont visibles : des voitures montées sur cric, des boîtes à outils, des taches d’huile, des chiffons sales…
Nez sur le moteur ou allongés sous le châssis, les mécaniciens s’installent en plein air et proposent leurs services à une clientèle diversifiée.
Marc est arrivé ici tout désespéré car le système de refroidissement du moteur de son taxi est défaillant depuis quelques jours. Son problème est en voie de trouver une solution.
Les compétences s’apprennent en partie dans la rue : dès le plus jeune âge, de proche en proche, elles se distribuent à travers la pratique de dépannage express.
Si les garages à ciel ouvert sont proscrits à Brazzaville, ils semblent avoir été tolérés sur ce périmètre urbain comme un mal nécessaire.
Un vaste environnement du dépannage express derrière lequel prospère aussi la vente des pièces de réemploi. Les automobilistes sont de plus en plus nombreux à faire appel aux pièces détachées d’occasion : elles sont souvent moins onéreuses et répondent aux mêmes critères d’exigence en matière de qualité et de sécurité que des pièces d’origine.
Un arrêté municipal interdit pourtant toutes les activités de réparation automobile dans la rue, au motif d’une occupation abusive et salissante de l’espace public.
En dépit des opérations de restauration de l’ordre urbain engagées par la Mairie de Brazzaville, les installations anarchiques persistent dans la capitale congolaise.
Toute porte à croire dans la lutte contre les garages à ciel ouvert que les différentes parties sont parvenues à signer un pacte de non agression.
Jean-Jacques Jarele SIKA / Les Echos du Congo-Brazzaville