Le spectre de l’année blanche s’éloigne enfin de l’université Marien Ngouabi, au grand soulagement de la communauté universitaire. Après 3 mois de grève, la première université du Congo-Brazzaville renoue avec ses activités pédagogiques et administratives suite au paiement de salaires des enseignants par le gouvernement.
Les facultés, écoles et instituts de l’université Marien Ngouabi, fermés pendant 3 mois, sont ouverts.
Les étudiants de ces différents établissements de cette université publique, qui sont restés pendant longtemps à la maison dont certains craignaient déjà une année blanche à cause de la persistance de la grève, sont désormais satisfaits de la reprise des activités académiques.
La reprise du fonctionnement de l’université Marien Ngouabi redonne espoir aux nouveaux bacheliers et aux étudiants de poursuivre leurs démarches administratives en vue de participer aux concours d’entrée dans les écoles et instituts de cette université étatique.
On rappelle que l’Université Marien-Ngouabi est paralysée par une grève générale illimitée depuis le 1er octobre dernier, la deuxième en espace de quelques mois.
Le Premier ministre qui avait reçu le collège intersyndical pour engager un dialogue qu’il espérait constructif, le 2 octobre dernier, a déploré le fait que, contre toute attente, la grève a été maintenue alors que le salaire du mois de juillet venait d’être versé le même jour, les grévistes exigeant le paiement d’au moins deux mois d’arriérés (août et septembre).
Des revendications qui surgissaient en période de rentrée scolaire où l’Etat devrait, entre autres, assurer les salaires des autres agents de la Fonction publique.
Une situation qui ne reflète pas un manque de volonté du gouvernement, mais bien la complexité des défis à résoudre.
Les contraintes de trésorerie que nous connaissons véritablement depuis le mois d’avril dernier, et pour lesquelles le gouvernement a abondamment expliqué les causes, ont effectivement impacté la capacité de l’Etat à honorer à temps certaines de ses obligations financières, notamment le paiement des salaires depuis avril 2024.
Lors de la première grève déclenchée au mois de juin 2024, sur instructions fermes du Président de la République, le gouvernement a procédé au paiement de trois mois de salaires en une semaine, apurant ainsi tous les arriérés (avril, mai, juin). Ce qui dans le contexte des finances publiques tendues témoignait de la volonté ferme du gouvernement de maintenir l’Université Marien-Ngouabi en activité.
Jean-Jacques Jarele SIKA / Les Echos du Congo-Brazzaville