Congo : Vers une avalanche d’arrestations des dérobeurs des fonds publics

Qui a le plus volé au Congo-Brazzaville ? Les interpellations des gestionnaires soupçonnés de détournement déclenchées par la direction générale de la surveillance du territoire (DGST) au Congo risquent de provoquer une avalanche d’arrestations si la justice s’emploie, sans complaisance, à mettre un terme à la corruption et à la dilapidation des fonds publics dans le pays.

Ça ne va plus trop pour les gestionnaires des fonds publics. En pleine tempête, plusieurs d’entre eux sont attaqués de toutes parts et sont même en baisse dans les sondages.

Du côté du procureur de la République, Oko Ngakala, on se frotte déjà les mains car il y a du travail de ménage à faire cette année car le pays est sale.

Pas besoin donc de fouler aux pieds les consignes édictées par le président de la République, dans son discours à la nation devant le parlement réuni en congrès le 30 décembre dernier à Brazzaville : « lutter contre les antivaleurs ». Il faut donc nettoyer le pays de tous les grands voleurs de la République pour rompre définitivement avec l’impunité qui donne le zèle à certains gestionnaires des fonds publics.

On rappelle que Mardi, le président congolais, Denis Sassou Nguesso a donné le top de départ de cette opération « mains propres jusqu’aux coudes (NDLR) ». Le numéro un congolais soucieux de la crise qui fragilise le pays a interpellé les présidents des deux chambres du parlement, Isidore Mvouba et Pierre Ngolo sur le rôle qui revient à leurs institutions dans cette lutte où force doit revenir uniquement à la loi et non à l’ethnie, à la région, au village, à la religion, au clan ou au parti politique.

Denis Sassou Nguesso a démontré avec une clarté biblique que le pays va mal et qu’il faut vite agir pour stopper avec la corruption et ses infractions connexes ou assimilées comme la concussion, le trafic d’influence, la soustraction et le détournement des biens, la gestion frauduleuse, l’enrichissement illicite, le favoritisme, la prise illégale d’intérêt, les abus des biens sociaux et le blanchiment des capitaux qui constituent, selon lui, un obstacle à l’éradication de la pauvreté et sape la capacité du pays d’atteindre ses objectifs du développement.

C’est ainsi que cette année et pour cette mandature du président de la République, les lois ne doivent plus être comme des toiles d’araignées au Congo-Brazzaville.

Entre-temps, pour certains prédateurs économiques qui se sentent ciblés, les nuits sont désormais aux insomnies.

Autant elles vont brûler des cierges à la grotte mariale de Sainte-Anne, autant leurs femmes et maîtresses fléchissent désormais les genoux en des neuvaines reconductibles auprès de pseudo pasteurs arrosés de « dîmes » faramineuses, question de « frapper des prières » pouvant envoyer le spectre de la prison dans les lieux arides.

« Nganga » et autres marabouts ont eux aussi repris du service, retrouvant des « clients » qu'ils avaient perdu de vue.

Ici, c'est carrément le nom Oko Ngakala qui fait l'objet d'incantations, pour que le procureur oublie tel ou tel autre dossier visant telle ou telle autre personne. Les noeuds ou les grosses pierres sous lesquels ploient les papiers portant les inscriptions « Oko Ngakala », ne se comptent plus auprès des féticheurs.

Pourtant, d’ici peu, les cellules seront pavées de ceux qui ont trempé leurs doigts dans le pot de confiture et de ceux qui ont emporté carrément et le pot et toute la confiture dans des endroits obscurs.

Jack MAÏSSA / Les Echos du Congo Brazzaville