À l’entrée du marché Total de Bacongo, du coté de l’arrêt de bus Coaster, tout à droite, un étal de produits cosmétiques et divers présente des emballages aux illustrations de femmes nues, les fesses bien en évidences ainsi que d’autres images plus suggestives de coït. Cette exposition de la nudité et des faits d’alcôve ne semble gêner ni le vendeur, ni même les agents de l’ordre qui y viennent régulièrement, pour chasser les femmes vendant à même la chaussée.
Des produits pour augmenter le volume des fesses ou pour performer sa libido ou encore pour atténuer toute douleur musculaire, c’est entre autre la pharmacopée que propose ce vendeur dont l’étal bien en évidence présente les illustrations liées à chaque produit.
Des images de fesses imposantes et bien rebondies, des couples en plein ébats, celles présentant la virilité masculine ou encore du système nerveux, tout y passe pour attirer le client, le choc des photos valant tous les discours, pour montrer la fiabilité des produits.
Sauf que ces images ainsi « mises à nue », ne sont en toute logique, pas de diffusion publique, surtout dans un marché où se côtoient toutes les couches de la population.
Pour certaines personnes accompagnées de leurs parents, la vue de ces images du reste bien en évidence, créerait un malaise, l’atteinte à la pudeur étant manifeste.
D’ailleurs pour les autres vendeurs du voisinage qui ont fini par se taire, après tant de reproches, l’étal est surnommé « table ya bimpéni » (l’étal de la nudité).
Le fait curieux est que cette exposition obscène semble avoir le blanc-seing des agents de police qui patrouillent régulièrement à cet endroit, pour éconduire les femmes vendant à même la chaussée. Sans doute se rincent-ils les yeux sur les images de l’étal, mais personne ne relève que cette exposition fait entorse à la loi sur la diffusion des images pornographiques.
Peut-être est-il temps d’agir, en ramenant à l’ordre le vendeur qui consciemment ou inconsciemment, sait que son action est blâmable. Mais tant que le détenteur de l’autorité ne le lui signifie pas, il se croit tout permis et continue d’attenter à la pudeur.
(pour illustration, nous avons fait de cet étal une image éloignée et moins nette)
Bertrand BOUKAKA/Les Échos du Congo Brazzaville