Enfants en danger à Mossendjo : Les petits vendeurs de rue

Mossendjo est l'une des villes du département du Niari (sud) connues pour ses enfants vendeurs ambulants. La plupart ont entre 7 et 14 ans et sont visibles dans les marchés et les principales intersections de la ville des palmiers, ils travaillent jusqu’à tard le soir.

Hugues, âgé de 11 ans, profite des vacances scolaires pour faire du commerce ambulant dans les rues de la ville de Mossendjo. Il raconte : « Je vends de la friperie pour aider mes parents à payer mes cahiers à la rentrée ».

Ce commerce exercé par des enfants mineurs dans les rues est dû à plusieurs facteurs, notamment les crises récurrentes, l'extrême pauvreté et l'insuffisance des mesures de protection sociale.

« J’étais à l’école primaire Itombo, mais comme mes parents étaient très pauvres, j’ai dû abandonner mes études pour vendre des habits dans les rues de Mossendjo », explique Destin, 9 ans.

« Je passe mes journées ici, au centre-ville, et je vends de la friperie. Lorsque je commence à avoir sommeil, je retourne à la maison où mes parents m’attendent pour la dépense du lendemain », explique le jeune Landry, 10 ans.

« Tous les jours, je dois rentrer à la maison avec au moins 7 000 francs Cfa », a-t-il ajouté.

Face à l'inertie des autorités locales, Michel, enseignant au CEG Emile Koumba, propose d'autres solutions. Il pense que « le gouvernement devrait promulguer une politique qui vise à décourager les parents à envoyer leurs enfants travailler avant l'âge. Ce phénomène devient inquiétant et nombreux s’interrogent sur l’avenir de ces enfants ».

Pas de chiffres précis les concernant, il faut dire que pour ces enfants, la rue devient une société parallèle avec sa propre culture et une grande diversité de situations. Elle est à la foi, un espace de jeu et de commerce, mais également un lieu de survie où tout peut arriver.

On rappelle que la déclaration universelle des Droits de l’Homme en son article 26 affirme que « toute personne a droit à l’éducation ». De même que la loi n°4-2010 du 14 juin 2010 portant protection de l’enfant en République du Congo dans son article 27 déclare que : tout enfant, vivant sur le territoire de la République du Congo, a droit, sans distinction d’origine, de nationalité, de sexe, de croyance ou de fortune, à une éducation qui lui assure le plein développement.

L'Unicef estime que c'est la première fois depuis les 20 dernières années que les progrès vers l'abolition du travail des enfants sont au point mort et ce, en dépit des accords signés par différents pays.

L'Organisation internationale du travail estime que plus de 72 millions d'enfants en Afrique subsaharienne - soit près d'un sur cinq - sont touchés par ce phénomène.

Jean-Jacques Jarele SIKA / Les Echos du Congo-Brazzaville