Au Congo-Brazzaville, l'achat et la vente des médicaments de la rue est fréquent. Ce terme regroupe d'un côté, les médicaments contrefaits sans molécule active ou en quantité insuffisante. De l'autre, des produits détournés du circuit officiel et mal conservés. Et à Dolisie dans le Niari (sud), le fléau persiste.
S'il n'existe aucun recensement officiel des pharmacies sauvages à Dolisie, la ville préfecture du Niari, plusieurs d'entre elles sont visibles au marché central et au marché Pont devant lesquelles se forment quotidiennement de longues files d'attente.
« J'achète toujours mes médicaments ici, car à l'hôpital, on ne peut consulter que si on a de la chance et beaucoup d’argent. Or ici, c'est plus rapide et moins cher », nous a confié une habitante de Dolisie au marché Pont.
Pourtant, ces mini-pharmacies « sont dans le secteur informel et favorisent la prolifération des médicaments de qualité inférieure, ou falsifiés », dénonce un médecin de l’hôpital général de Dolisie.
On rappelle que le secteur de la santé publique souffre d’un approvisionnement insuffisant en médicaments abordables et d’un manque de pharmacies.
En août 2024, le Président de la République du Congo, Denis Sassou-N’Guesso, a reçu un prix de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) pour son engagement à promouvoir la santé en Afrique et dans son pays.
Pendant dix ans, il a lutté contre le commerce des médicaments contrefaits, au Congo et sur l'ensemble du continent.
Cependant, le commerce des faux médicaments et des médicaments non autorisés au Congo-Brazzaville persiste. Dans les grandes villes comme Brazzaville, Dolisie et Pointe-Noire, l’approvisionnement en médicaments est assuré à 59 %par le secteur privé et à 28 % par le commerce illégal, les 13 % restants étant fournis par le système de santé public.
Ces statistiques révèlent les difficultés du secteur de la santé publique, caractérisée par une faible disponibilité des médicaments dans les établissements de santé, un manque de pharmacies et une répartition territoriale des officines inéquitable.
Les médicaments fournis par les sources officielles sont coûteux, même les médicaments génériques qui peuvent être sept fois plus chers que leurs prix de référence internationaux.
Pharmacies de rue n'est pas un terme officiel. Il fait généralement référence à des points de vente informels de médicaments, souvent en dehors des pharmacies traditionnelles (officines). Ces lieux peuvent inclure des marchés, des coins de rue, ou même des ventes de porte-à-porte, où des personnes non autorisées vendent des médicaments. Ces médicaments peuvent être contrefaits ou de qualité douteuse, et leur vente est illégale.
Jean-Jacqes Jarele SIKA / Les Echos du Congo-Brazzaville