65 ans de l’indépendance du Congo, Mossendjo n’a plus d’eau, d’électricité et n’écoute plus la radio nationale

65 ans de l’indépendance du Congo, Mossendjo, la cinquième ville du pays située dans le département du Niari (sud), régresse de plus en plus. Auparavant alimentée par un générateur de la Société nationale d’électricité (SNE), la ville des palmiers n’est plus éclairée depuis plusieurs années. Hormis l’électricité, Mossendjo manque aussi d'eau potable. Depuis fort longtemps, les robinets de l’ex-Société nationale de distribution d'eau (SNDE) sont secs, aucune goutte d’eau n’y coule. Pour des besoins en la matière, la population se contente soit de l’eau des rivières (Makegué et Itsibou), de celle des puits ou soit de quelques forages privés érigés dans la ville.

La nuit, Mossendjo donne l’image d’une vaste forêt, étant totalement dans le noir. A partir de 19 heures, certaines avenues et ruelles, elles-mêmes envahies d’herbes, deviennent quasiment désertes.

Les quelques citoyens qui bravent ces ténèbres, bien qu’habitués, courent des risques de morsures de serpents.

Les installations éléctriques sont visibles dans la ville. Mais rien ne marche depuis plusieurs années. La population ignore la vraie raison de cette coupure prolongée de  l'électrcité.

Les habitants de Mossendjo sont également privés de l'information officielle, ne captant pas dans de bonnes conditions la chaîne nationale. Les émissions de Radio Congo sont interrompues depuis plus de 10 mois.

« Nous vivons sans électricité et nous luttons pour avoir de l’eau potable pour boire et préparer. Se laver est devenu difficile. C’est un véritable calvaire. C’est plus facile pour nous d’écouter RFI que la radio nationale », nous a confié un notable de la ville.

En attendant que la situation s’améliore, le grand chassé-croisé des chercheurs d’eau continue dans la ville découverte par le lieutenant de vaisseau Mizon, un compagnon de Pierre Savorgnan de Brazza, en 1883.

Germaine MAPANGA / Les Echos du Congo-Brazzaville