Les cardinaux du monde entier rejoignent Rome pour les obsèques du pape François, qui auront lieu samedi 26 avril à 10 heures, et participer aux congrégations générales avant le conclave. Parmi eux, 135 cardinaux électeurs, ceux âgés de moins de 80 ans, prendront part au vote du nouveau pape. Parmi les 15 favoris, trois africains semblent avoir de chance de l’emporter.
Certains cardinaux sont régulièrement présentés par les observateurs comme "papabili", c'est-à-dire favoris pour succéder au pape François. Pourtant l'issue du conclave est toujours imprévisible, rendant tout pronostic très hasardeux.
En pôle-position, il y a tout de même Pietro Parolin, un Italien de 70 ans.
Secrétaire d'État, numéro deux du Vatican pendant la quasi-totalité du pontificat de François, ce diplomate très chevronné a été le bras droit du pape et un homme de premier plan sur la scène internationale.
Si Pietro Parolin semble attirer à lui toutes les faveurs pour succéder à François, l’Afrique peut bien avoir ses cartes en mains. Trois cardinaux se détachent du lot. Il peuvent jouer les trouble-fêtes et retarder la sortie de la fumée blanche, lors du conclave, à défaut de créer la surprise pour l’un d’eux.
Il y a d’abord Peter Turkson du Ghana, âgé de 76 ans.
L'un des cardinaux africains les plus influents, Mgr Turkson a souvent été présenté parmi les favoris pour devenir le premier pape noir de l'Église.
Né dans une famille modeste de 10 enfants, Mgr Turkson parle six langues et s'est rendu à plusieurs reprises au Forum économique mondial de Davos, pour alerter les chefs d'entreprise des dérives de l'économie libérale.
Il y a ensuite Fridolin Ambongo de la République démocratique du Congo, il a 65 ans.
Voix puissante du mouvement pour la paix en République démocratique du Congo, un pays meurtri par des décennies de violences, Fridolin Ambongo pourrait rassembler sur son nom les votes de cardinaux jugés conservateurs. Il avait en effet joint sa voix aux protestations soulevées par la publication en décembre 2023 par le Vatican, du document Fiducia supplicans autrement dit La confiance suppliante, ouvrant la voie aux bénédictions de couples de même sexe.
Archevêque de Kinshasa depuis 2018 et cardinal depuis 2019, Fridolin Ambongo était aussi membre du C9, le conseil des neuf cardinaux chargés de conseiller le pape sur la réforme de l'Eglise.
Mais des trois papabili africains, celui qui se détache véritablement du lot est Robert Sarah.
Robert Sarah est un cardinal ultra-conservateur notamment sur les questions d'homosexualité et d'immigration. Il a été au cœur d'une polémique en 2020 après avoir écrit un livre défendant avec vigueur le célibat des prêtres. Cela avait été perçu comme un défi à l'autorité du pape François.
Archevêque de Conakry de 1979 à 2001, ce prélat traditionaliste a été nommé cardinal en 2010 par Benoît XVI.
Comme Peter Turkson et Fridolin Ambongo, Robert Sarah pourrait devenir le premier pape noir.
Bertrand BOUKAKA/Les Échos du Congo-Brazzaville