8 mars : Des femmes ont pris d’assaut les bars de Brazzaville

Journée internationale des droits des femmes. Un moment souvent réduit à l’amusement, au folklore et à la célébration. Le pagne devient l’emblème national. A Brazzaville, la capitale congolaise, les femmes défilent et paradent dans la ville arborant fièrement de nouveaux modèles. Après les festivités, elles prennent d’assaut les bars et les restaurants pour partager des verres, savourer des repas copieux et s’amuser.

La Journée internationale des droits des femmes, placée localement cette année sous le thème : « Femme congolaise, défends-toi pour ton autonomisation », n’est pas qu’une parure, elle ne devrait pas se résumer à des défilés pour montrer la beauté d’un tissu ou à des discours politiques de circonstance.

Femme brave, femme battante, Femme courageuse… Autant de qualificatifs pour désigner la femme congolaise au regard du rôle essentiel qu’elle joue dans la société.

Pourtant, malgré cette image idéalisée, ses droits restent encore largement bafoués.

Certes, plusieurs mesures ont été prises en faveur des droits des femmes congolaises, mais beaucoup reste à faire pour garantir leur pleine jouissance et leur effectivité.

Aujourd’hui encore,  la date du 8 mars est perçue comme la célébration de la Femme. Ce qui se chevauche avec la fête des mères qui devrait être célébrée le 29 mai prochain.

Ainsi, il semble opportun de marquer la dichotomie entre la commémoration et la célébration.

En effet, pour ce qui est des droits des femmes il s’agit bien plus d’un fait historique qui mérite d’être rappelé à l’histoire afin que nul n’en ignore la portée et l’intérêt.

Ce qui est différent de la fête des mères qui est une date conventionnelle choisie pour honorer la femme qui peuple le monde.

En définitive, le 8 mars devrait être une journée de bilan, un moment pour les femmes congolaises de mettre à nu les violations et les discriminations dont elles sont victimes et de revendiquer les meilleures conditions de vie et de travail.

Elle ne devrait pas être qu’une parenthèse festive et folklorique, car une fois les festivités terminées, les mêmes inégalités persistent.

Depuis plus d'un siècle, la Journée internationale de la femme est célébrée le 8 mars dans le monde entier. Il s'agit d'une journée mondiale qui reconnaît et célèbre les réalisations des femmes tout en sensibilisant à l'inégalité et à la discrimination entre les sexes.

Les graines ont été plantées en 1908, lorsque 15 000 femmes ont défilé dans la ville de New York pour réclamer une réduction du temps de travail, un meilleur salaire et le droit de vote. Un an plus tard, le Parti socialiste américain a proclamé la première Journée nationale de la femme. L'idée d'en faire un événement international revient à Clara Zetkin, communiste allemande et défenseur des droits des femmes.

En 1910, elle l'a évoquée lors d'une conférence internationale des femmes travailleuses à Copenhague. Sa suggestion a été soutenue à l'unanimité par les 100 femmes de 17 pays qui participaient à la conférence.

La première Journée internationale de la femme a été célébrée en 1911, en Autriche, au Danemark, en Allemagne et en Suisse.

Elle a été officiellement reconnue par les Nations unies (ONU) en 1977. Le premier thème adopté par l'ONU (en 1996) était « Célébrer le passé, préparer l'avenir ».

L'idée originale de Mme Zetkin pour une célébration internationale n'était pas liée à un jour particulier.

La date du 8 mars a été choisie après que les femmes russes eurent réclamé « du pain et la paix » lors d'une grève en temps de guerre en 1917. Quatre jours après le début de la grève, le tsar a été contraint d'abdiquer et le gouvernement provisoire a accordé le droit de vote aux femmes.

Selon le calendrier julien alors en vigueur en Russie, la grève des femmes a débuté le 23 février. Dans le calendrier grégorien utilisé dans le reste du monde, cette date est le 8 mars.

Jean-Jacques Jarele SIKA / Les Echos du Congo-Brazzaville

Crédit Photos : Davy