La route de Linzolo, artère vitale reliant Nganga Lingolo et Mbandza Ndounga dans le département du Pool, est devenue un véritable parcours du combattant pour les usagers. Malgré son importance stratégique, cette voie est dans un état de délabrement avancé, rendant les déplacements quotidiens difficiles et dangereux.
Les habitants des villages situés tout au long de cette piste d’éléphants, Mitiabi, Ntoula, Loukanga, Djoumouna, Samba Alphonse… témoignent des difficultés rencontrées quotidiennement sur cette route : nids-de-poule, flaques d’eau, chaussée défoncée créant des obstacles dangereux qui perturbent la circulation avec des nuages de poussières envahissant l’air et pénétrant jusque dans les habitations.
Pour circuler sur ce tronçon, il est nécessaire de se munir des bavettes.
Ces conditions dégradées mettent en péril l’intégrité physique des usagers et endommagent les véhicules. Les taxis motos sont les premiers concernés : « Quand on passe sur cette route, on met en danger notre moto et notre corps souffre », confie l’un d’eux.
Les automobilistes ne sont pas épargnés : « Si vous empruntez cette route, vous risquez de perdre votre pare-choc ou votre pot d’échappement », témoigne un conducteur.
Les transporteurs en commun voient leurs coûts augmenter en raison des pannes fréquentes et des embouteillages : « On est obligés d’augmenter les tarifs à cause de l’état de la route », explique un chauffeur de taxi-bus.
Les automobilistes, piétons et propriétaires de commerce établis sur ledit tronçon souffrent le martyr.
La route est défoncée de toutes parts et les automobilistes slaloment autant qu’ils peuvent pour se frayer le chemin.
Même les véhicules 4X4 ont du mal à circuler convenablement. Entre les moteurs qui calent, les roues qui s’arrachent, les arbres à came qui cassent, les automobilistes sont obligés de faire des zigzags sur cette gigantesque piste d’éléphants.
Un enjeu économique et social
La route de Linzolo joue un rôle crucial dans la vie économique de Brazzaville, la capitale congolaise.
Elle dessert de nombreux quartiers et des marchés de Brazzaville en produits agricoles (arachides, maniocs, tomates, foufou, légumes...). Son état dégradé entraîne des répercussions sur l’activité économique et la mobilité des personnes.
Le calvaire est réel et la désolation totale.
Pourtant, le gouvernement a annoncé à plusieurs reprises la reprise des travaux de réhabilitation de ce tronçon.
Mais jusqu’ici, rien n’a été fait.
Jean-Jacques Jarele SIKA / Les Echos du Congo-Brazzaville