Congo – Lutte contre les antivaleurs : La DGST en passe de pêcher du gros, très gros poisson

L'information livrée par notre confrère ''Le troubadour'' dans sa parution du vendredi 6 juillet, par la plume d'Anicet Samba, relève l'étendue d'un désastre financier d'un peu plus de 114 milliards de francs CFA, au ministère de l'Agriculture. Le journal met à l'index l'ancien ministre Rigobert Maboundou qui serait dans le collimateur de la DGST.

''De janvier 2008 à mars 2016, le ministère de l’agriculture et de l’élevage a reçu 114 milliards de FCFA, et pour quels résultats? '' s'interroge notre confrère qui embraye :

''À la faveur de l’embellie pétrolier, Denis Sassou N’Guesso avait fait de l’agriculture et de l’élevage une priorité. 114 milliards de FCFA avaient été alloués au ministère en charge de ce secteur, de janvier 2008 à mars 2016. Et jamais autant d’argent n’avait été investi dans ce domaine que lors du mandat passé de l’actuel chef de l’État. Cette importante somme d’argent avait été géré par l’ancien ministre Rigobert Maboundou, aujourd’hui directeur de cabinet du premier ministre Clément Mouamba. À l’heure où on parle de la lutte contre les antivaleurs, un regard sur la gestion de cette manne s’impose d’autant plus que le secteur de l’agriculture et de l’élevage peine toujours à se relever. Le Troubadour a pu avoir accès à ce dossier pour le moins sensible.''

Donnant le détail de ses investigations, notre confrère relève : ''Un document-bilan, élaboré par les services de l’ancien ministre de l’agriculture et de l’élevage, Rigobert Maboundou, existe. Il devrait servir de point de départ de cette enquête. Ce document-bilan, que Le Troubadour a pu consulter, indique les principaux postes vers lesquels ont été affectés les 114 milliards de FCFA. Ce document-bilan donne également de précieux détails sur les sociétés et les organismes qui ont eu à exécuter les programmes élaborés par le ministère de l’agriculture et de l’élevage sous le mandat de Rigobert Maboundou. Mais les enquêteurs auront très peu de détails sur la manière dont les 114 milliards ont été dépensés à partir de ce document-bilan, qui donne l’impression d’avoir été élaboré à la va-vite, comme si ses auteurs se devaient de justifier cette somme impressionnante d’argent avant la fin du mandat présidentiel. S’il indique la plupart de postes qui ont bénéficié d’une affection financière, en revanche, il donne très peu de détails sur la manière dont l’argent a été dépensé. Il se contente d’avancer des chiffres bruts, en précisant simplement leur destination.''

Du coté de la DGST où on est décidé à faire la lumière sur ce dossier, on ne s'interdit aucune interpellation, de qui que ce soit.

Bertrand BOUKAKA/Les Échos du Congo-Brazzaville