Congo – Situation économique : Et si on se passait du FMI?

Initialement annoncé pour la réunion du 6 juillet, l'examen du dossier du Congo par le conseil d'administration du FMI a été reporté sine die. Des compléments d'informations seraient demandés au Congo. Peut-être que les choses peuvent-elles encore changer, d'ici au 6 juillet.

Une nouvelle triste pour le Congo, que celle venue de Washington vendredi, avec le retrait de l'examen du dossier du Congo, de l'agenda des travaux du Conseil d'administration du Fonds, où il était initialement inscrit jeudi.

Les échanges se faisant en bilatéral, et les deux parties n'ayant pas communiqué sur ce report, toute explication sur un quelconque motif serait de pure spéculation.

Pour beaucoup de congolais informés de la nouvelle, ce camouflet a un arrière-goût de mépris, au point qu'ils se disent : « et si on appliquait le principe du président Massamba Debat à savoir, ''comptons avant tout sur nos propres forces'' ».

Le Congo a certes besoin d'argent frais pour relancer son économie. Pourtant, voici un peu plus de six mois qu'il fait de la navigation à vue, au point, qu'il est peut-être temps de s'y conformer, tel un malade qui prendrait conscience de sa situation réelle et vivrait comme tel, plutôt que de se mentir à soi même, à travers une hypothétique aide qui à l'évidence limite toute prise de risques pour une solution interne, les maux ayant été diagnostiqués et la thérapie connue.

Le moment serait peut-être venu de voir la réalité en face et de conformer la vie du pays aux capacités financières réelles dont il dispose, en espérant que l’embellie de certains secteurs porteurs telle la hausse du prix du baril de pétrole, permettront d'affiner les équilibres macroéconomiques.

Bien entendu, le changement de mentalités sous-tendu par une répression exemplaire des antivaleurs, sera un élément fédérateur pour tout un peuple à qui on demandera de se serrer la ceinture. Pourvu justement que « si on serre la ceinture par ici, il n'y ait pas du gaspillage par là ».

En cela, outre le gouvernement, qui à l'évidence sera toiletté en profondeur, les autres composantes institutionnelles, ainsi que l'opposition ou encore la société civile, devront véritablement jouer chacun leur rôle, afin de relever le défi du sursaut national, avec le génie congolais.

Bertrand BOUKAKA/Les Échos du Congo-Brazzaville