Martial Prince : un nouvel album et un grand concert à venir !

Bien connu de l’univers musical congolais, et même d’ailleurs, l’artiste-musicien basé en France, Martial Prince, sort un nouvel album, « Rumba Forver », le quatrième de sa longue carrière, dont le fil rouge reste l’amour. L’AMOUR en majuscules, bien sûr ! Un album qui s’impose comme une éclatante réussite ! Et qui donne, lentement mais surement, le top-départ d’un grand concert — dont la date reste à déterminer — à venir.

Il est des œuvres qui s’attaquent à l’essence même de l’amour, qui questionnent ses fondements avec une profondeur vertigineuse. » Rumba Forever » appartient à cette catégorie d’albums — composé de vingt titres et réalisé avec ses partenaires de toujours, Brice Malonga et Press Mayindou entre autres —, qui captent, et qui, surtout, font réfléchir. De « Dis-moi je t’aime à Destin brisé en passant par Mon cœur te veut », entre autres titres, le natif de Brazzaville ne chante pas seulement la beauté de l’amour, mais il s’interroge aussi. L’amour est-il seulement ces instants où les regards s’immergent profondément, ou que les doux mots à l’égard de l’autre jaillissent incessamment telle de l’eau rafraîchissante d’une source ? Ou bien l’amour est-il d’une dimension autre et que, de ce fait, il exige efforts et dépassements de soi ? Est-ce une manière de donner à l’autre les moyens de s’élever ? Aimer sans être aimé en retour a-t-il un sens ?, etc.

À écouter « goûtologiquement » Martial Prince, « l’amour est une étincelle, la passion en est le brassier ; et qu’ensemble, ils consument le cœur » (sic). Maniant le polyptote, il ajoute : « Qui ne fait pas quand il peut, ne fera pas quand il voudra. » L’amour donc, c’est ce chemin exigeant, parfois sinueux, qui exige force et courage pour nous propulser vers la vertu. Il est source de sérénité certes, mais aussi de souffrances – comme il le dit dans « Destin brisé ». Dans ce dernier cas, il est alors important, sinon urgent, d’épouser l’humilité, cette capacité à se remettre en cause, pour qu’il y ait ce qu’il appelle : « Toujours love ! »

Avec une verve et une poésie éthérées, Martial Prince continue de réinventer la Rumba en y insinuant réflexions et conseils, tel un philosophe doublé d’un poète abouti. Sa poésie revêt indubitablement et définitivement les atours qui font tant défaut à la Rumba actuelle : le souffle et la flamboyance. Un délice — une goûtologie comme il aime à le répéter — pour quiconque prise la magnificence du style. Son, chœur, tout y est à l’avenant.

Pour nous rendre compte de cette « goûtologie », Martial Prince nous donne rendez-vous dans les mois à venir à Paris. « La date n’est pas encore fixée, mais l’événement aura bel et bien lieu », assure-t-il sans se départir de ce sourire débonnaire qui le caractérise, avant d’ajouter : « Évidemment, c’est un enjeu de taille, ce face-à-face physique avec le public ! Un événement dans une salle mythique de Paris, auquel je pense depuis fort longtemps. Et pour cause : je ne peux sortir d’albums à un rythme presque soutenu, sans songer à prester devant celles et ceux qui me suivent. M’y dérober, ce serait un manque de considération de ma part. L’artiste n’existe que par le contact avec le public. »

Comme disait un homme politique congolais, « ce n’est pas en regardant une belle femme qu’elle devient enceinte ». L’amour platonique est frustrant. « Je le martèle : je suis en route pour le grand concert », avoue-t-il d’un timbre où se lit se lit toute sa détermination.

BB — Les échos du Congo-Brazzaville