Une trentaine de visages de notabilités congolaises et étrangères de divers profils dont les mérites sont reconnus par la communauté, la nation, en Afrique ou dans le monde trônent en face de la gare CFCO de Brazzaville et de la Primature dans le troisième arrondissement Poto-Poto. Un projet « grandeur nature » du gouvernement congolais pour rendre hommage à des personnalités physiques et morales qui ont marqué l’histoire du continent. Des touristes de toutes les nationalités prennent la pose.
Il s’agit, pour ce qui concerne les critères généraux retenus par le Ministère congolais de la Culture, être congolais ou Africain, il faut figurer dans la mémoire collective, au niveau communautaire, national, continental et international comme ayant accompli une prouesse, une action salutaire ou une œuvre pionnière dans un domaine d’excellence.
La désignation s’est faite à titre anthume, c’est-à-dire, de son vivant, ou à titre posthume, c’est-à-dire, après son décès.
Pour les critères spécifiques, quant à eux, il s’agit de s’être illustré à travers des compétences avérées, des techniques exceptionnelles ou une créativité inédite dans un domaine d’excellence ; d’avoir accompli un haut fait qui fait la fierté du pays ; d’avoir développé une volonté ou une attitude exceptionnelle à travers le savoir et le savoir-faire au profit des générations ; d’avoir posé un acte salutaire ou accompli une noble mission au bénéfice de la communauté congolaise, africaine et de la diaspora.
Pour le Ministère congolais de la Culture, deux raisons ont prévalu à cette initiative.
La première est de rendre hommage à ces hommes et femmes valeureux du Congo et d’Afrique qui ont marqué de par leurs sacrifices.
Pourquoi en face de la gare CFCO ? Il s’agit tout simplement de redonner vie à ce lieu mythique de la capitale congolaise.
On trouve Paul Kamba, virtuose de l’art d’Orphée, Henri Pangui, qui fit du micro sur les antennes de la radio nationale un instrument de sagesse et de distraction, Félicité Safou Safouesse, première présentatrice et productrice de la radio de l’AEF, Pamélo Mounk’A, Essous Jean Serges, Nino Malapet, trois têtes d’affiche de la musique congolaise moderne avec les Bantous de la capitale, ou encore ces éminences de la plume que furent Jean Malonga, Jean-Baptiste Tati-Loutard, Sony Labou Tansi, Antoine Letembet-Ambily.
Sans oublier les acteurs politiques de poids parmi lesquels Patrice-Émery Lumumba, Kwame Nkrumah, André Milongo, Bernard Kolélas, Jean-Pierre Thystère Tchicaya, Alfred Raoul.
Des hommes d’église comme le cardinal Émile Biayenda, Mgrs Benoît Gassongo et Ernest Nkombo, le président du présidium de la Conférence nationale souveraine de 1991. Puis aussi, le ballon d’Or africain, Paul Sayal Moukila, le choriste Emile Oboa, le syndicaliste Albert Ikogne, etc.
Pour la postérité, ils témoigneront de la riche histoire du Congo et de l’Afrique. Des touristes de toutes les nationalités prennent la pose.
L’allée des bustes et des talents peut s’enorgueillir d’un record : celui d’être parmi les monuments les plus visités de la capitale congolaise.
Jean-Jacques Jarele SIKA / Les Echos du Congo-Brazzaville