Eugène Mangolo devient le premier autochtone menuisier de la Sangha (nord) grâce au projet d’Autonomisation des jeunes en dehors de l’école, initié par l’Unesco dans le but d’encadrer les jeunes en déperdition scolaire et familiale, préparer leur insertion socio-économique et professionnelle, limiter les effets du chômage afin de promouvoir une jeunesse positive.
«Je suis de la communauté autochtone. J’ai arrêté mes études en classe du CMI (cours moyen 1ere année) pour devenir chasseur et ouvrier agricole travaillant dans les champs des Bantous. Des animateurs du projet Autonomisation des jeunes en dehors de l’école sont venus nous sensibiliser dans notre village Péké à 5 km de Ouesso dans le département de la Sangha. J’ai choisi d’être menuisier car ce métier me donne la joie et je serai le premier autochtone menuisier dans notre village. Je veux devenir un menuisier charpentier pour ma communauté. Cela fera aussi la fierté de ma communauté autochtone », a témoigné Eugène Mangolo.
Au Congo, en dépit de la richesse de leur culture, en particulier en matière de pharmacopée, de chants et de danses, supports indispensables d’identité et de mémoire, et aussi porteurs de solutions de développement, les populations autochtones sont parmi les catégories les plus pauvres et marginalisées.
Les populations autochtones souffrent de discriminations séculaires, d’exploitation économique, d’extrême pauvreté, d’accès difficile aux services sociaux de base, à la terre et aux ressources, de non reconnaissance de droits fondamentaux.
Ces graves abus et violations des droits humains sont profondément enracinés dans le logiciel mental et deviennent des normes sociales établies, au mépris de leur dignité humaine.
Au regard des potentialités immenses et des ambitions de développement du Congo, cette situation d’exclusion sociale n’est pas justifiable.
Germaine MAPANGA / Les Echos du Congo Brazzaville
