Congo – Violences conjugales : La police congolaise met fin à la cavale de Patrick Fouiti

Son image est désormais le symbole du bourreau des femmes. Patrick Fouiti, l’homme qui s’était acharné sur sa femme à coups de machette avec la hargne d’un ‘’bébé noir’’ a été rattrapé par la police à Pointe-Noire.

Sa lettre-testament faisait état d’un suicide au bord du fleuve où on retrouverait son corps, c’était à l’évidence un bluff pour Patrick Fouiti qui en bon criminel, usait ainsi de diversion pour prendre le large.

C’est la ville de Pointe-Noire, cette terre qui l’a vu naître, que l’homme avait choisi pour planque, pensant bénéficier de la complicité des êtres chers ou tout au moins de sa cellule familiale. C’était sans compter sur la gravité de ses actes qui ont également affecté sa propre famille qui elle-même est à couteaux tirés avec celle de la victime, Tchibinda Binta.

Entre prières et incantations aux mânes, la famille de Patrick Fouiti a blanchi les nuits, pour que le pire n’arrive pas, surtout que celle de Tchibinda Binta avait promis se venger de la même manière, si leur fille venait à mourir. Le dicton bien connu des anciens ne dit-il pas : « Si la personne que vous avez poignardé ne peut trouver le sommeil du fait de la douleur due à sa blessure, vous non plus ne trouverez pas le sommeil du fait de l’angoisse  due à la peur qu’elle ne décède et aux représailles qui s'en suivront ».

En fait de planque, Patrick Fouiti a plutôt vu l’étau se resserrer sur lui, car presque personne n’a voulu être complice de son acte. Après quelques atermoiements justifiés par le fait que personne ne voulait endosser le rôle de ‘’Judas Iscariote’’, la mèche a tout de même été vendue, même si la cession a été gracieuse.

Depuis, Patrick Fouiti est ‘’cuisiné’’ par la police sur les raisons de son acte. En fait de justification, il exhibe l’infidélité de sa femme.

En attendant son transfèrement à Brazzaville où il a désormais le statut ‘’d’ennemi public numéro 1’’ et où le procureur André Oko Ngakala qui s’est autosaisi de l’affaire en procédure de flagrance, l’attend des pieds fermes, l’homme a été mis au frais.

La nouvelle de son arrestation a réjouit la ministre Ines Nefer Ingani qui espère ainsi que l’homme répondra devant la justice et paiera pour ses méfaits. Le ministère de la promotion de la Femme ainsi que d’autres associations féminines n’ont pas encore annoncé s’ils se porteront partie civile.

Bertrand BOUKAKA/Les Échos du Congo-Brazzaville