Mbinda : Nourrir sa famille grâce à la pêche à la nasse

Après beaucoup de mauvais temps, le lundi 21 janvier, enfin, le ciel est dégagé, les conditions sont réunies pour permettre aux femmes de Mbinda dans le Niari (sud), de lancer les premiers essais de nasses, un piège destiné à être immergé, pour capturer le plus souvent des poissons, dans la rivière Banguiema.

Malgré les risques qu'elles en courent, de nombreuses femmes de la ville de Mbinda, se ruent de jour à la recherche des poissons d’eau douce pour nourrir leurs familles.

C'est dans la joie et la gaieté que ces femmes ou mères de familles, en majorité des congolaises, se donnent rendez-vous tous les matins à la rivière Yordane, Bichida, Mbinda ou Banguiema.

Pour elles, pêcher les poissons (Carpes, tilapia, crevettes, silures, crabes…) à la nasse, utilisée probablement depuis la préhistoire, presque partout dans le monde, est devenu un art, une passion, au point où elles mènent cette activité tous les jours et parfois jusqu'au soir.

Les prix record de l’alimentation, notamment des produits de première nécessité, incitent les femmes de Mbinda à pêcher davantage. Une activité qui exerce une pression supplémentaire sur les populations de poissons dans les différentes rivières de la contrée.

La fermeture définitive de la COMILOG en 1991, a créé les conditions du déclin de la ville de Mbinda située à 7km du Gabon. La ville a perdu presque de toutes les commodités d’usages en un clin d’œil. Plus d’eau potable et d’électricité. Le désarroi des visiteurs ne se cache pas longtemps une fois le soleil couché. Dès la tombée de la nuit, la localité est plongée dans une obscurité totale. Les habitants résignés se retirent petit à petit chez eux en attendant le levé du jour.

Les populations se désaltèrent désormais avec les eaux des puits ou de source. Et les risques des maladies microbiennes sont grands. Manger devient également difficile pour les familles nombreuses.

Pendant la saison de pluie, quelques rares transporteurs qui fréquentent souvent la localité n’osent plus s’y aventurer à cause des pannes provoquées sur leurs véhicules par l’état piteux de la route.

Jack de MAÏSSA / Les Echos du Congo Brazzaville