Brazzaville : Bientôt il n’y aura plus d’école primaire publique à Itsali, la menace d'érosion est très forte

Depuis belle lurette, l’école primaire publique d’Itsali, à Mfilou dans le 7e arrondissement de Brazzaville est menacée par une érosion qui avance à chaque pluie diluvienne dans la capitale congolaise. Des jérémiades et grincements de dents fusent de partout. Les populations du quartier Sadelmi qui ne savent plus à quel saint se vouer, attendent que les pouvoirs publics prennent leurs responsabilités pour traiter l’érosion afin de sauver l’unique école primaire publique du quartier.

Outre l’école primaire publique d’Itsali, les habitations aussi sont menacées par cette érosion qui a déjà engloutie plusieurs habitations sur son passage.

Généralement, quand ce n’est pas l’érosion qui fait craindre ; c’est le déferlement des bancs de sable. Ils sont également responsables de l’engloutissement de plusieurs maisons dans plusieurs quartiers de Brazzaville.

Pourtant, en 2024 le budget de l’Etat avait prévu quelques 2,500 milliards de FCFA pour le traitement de ces phénomènes naturels contre 1,800 milliard en 2023.

Les quartiers de Brazzaville les plus touchés par l’érosion sont principalement situés dans les arrondissements de Djiri, Talangaï, Ouenzé, et Poto-Poto, ainsi que dans certaines zones de Madibou et au bord de la rivière Mfilou.

Les quartiers comme Don-Bosco, et Mayanga, notamment, sont fréquemment touchés par des érosions et des glissements de terrain allant jusqu’à 10 mètres par endroits.

Djambala dans le département des Plateaux n’échappe pas à cette « sentence », de même que certains de Pointe Noire.

Loin d’être une simple histoire de réchauffement climatique, la météo capricieuse risque de bousculer sérieusement le quotidien de plusieurs quartiers à Brazzaville.

De jolies maisons construites au prix d’efforts et de sacrifices sont complètement détruites pour certaines et d’autres partiellement. Le risque demeure important pour l’engloutissement de celles qui sont encore intègres. L’érosion frappe fort.

Les années à venir seront cruciales pour la survie de plusieurs quartiers de la capitale congolaise face à ces risques environnementaux. Les solutions existent, mais elles demandent une action rapide et des investissements conséquents.

Chaque fois que la pluie tombe à Brazzaville, on se reprend tout de même à espérer, tout en regardant le ciel, car c'est de là que vient toujours la menace de la « Bombe N », pour emprunter le titre de l’un des ouvrages de l’écrivain et chercheur congolais, le Docteur Michel Innocent Peya, ambassadeur des Droits et Devoirs de l’humanité et de l'Environnement, le messager du Congo dans le cadre de l’action pour la protection de l’environnement.

Jean-Jacques Jarele SIKA / Les Echos du Congo-Brazzaville

Photos : DR