Un accident de convoi mortuaire s’est produit mercredi sur le viaduc. Le bilan fait état de la mort d'une personne, notamment le chauffeur du corbillard. Le cercueil à l’intérieur a été complètement disloqué, libérant le cadavre. Selon des sources concordantes, cet accident est le fait d’un excès de vitesse.
Visiblement choqué par l’accident, un vieux, sans doute tribun de la famille en a perdu l’ordre des mots, pour expliquer au téléphone aux parents restés au domicile que le convoi parti pour l’enterrement a eu un accident sur le viaduc, le corbillard s’est retrouvé les 4 pneus en l’air.
Comme dans un état second, il a marmonné au bout du fil : « le corbillard a fait 4 l’air en pneus, 4 l’air en pneus. Le cercueil est cassé, le cadavre est sur le goudron ».
C’est justement en petits morceaux que les planches composant le cercueil ont été sorties du corbillard. La violence des embardées a balloté la bière de part en part, pour la disloquer, libérant le macchabée et éparpillant le linceul.
Un spectacle de désolation pour la famille qui a été obligée de bricoler un semblant cercueil à même l’asphalte.
Cet accident pose une fois de plus la question du respect des règles de conduite sur les routes congolaises. C’est à croire que pour certains chauffeurs, la conduite serait un jeu et le véhicule un instrument d’exhibition de l’habilité au volant, surtout en pleine vitesse. Et un accident est vite arrivé, avec son cortège de malheurs et bien souvent, des victimes innocentes.
De nombreux chauffeurs roulant sur les routes congolaises méconnaissent jusqu’à la vitesse autorisée en agglomération. Quant au viaduc ou la corniche qui offrent de voies rectilignes espacées de terre-plein, certains chauffeurs croient rouler sur des routes sans limitation de vitesse.
Les conséquences en sont des accidents aussi graves les uns que les autres, avec naturellement des vies emportées. Et la situation semble ne préoccuper personne.
Bertrand BOUKAKA/Les Échos du Congo-Brazzaville