Dans sa lutte contre la corruption à travers la HALC (Haute Autorité de Lutte contre la Corruption) depuis sa création en 2020, le Congo poursuit bon an mal an son combat dans l’éradication de ce fléau. A l’occasion de la célébration de la 9e journée africaine de lutte contre la corruption, qui a pour thème : « Promouvoir la dignité humaine dans la lutte contre la corruption », le président de cette institution de bonne gouvernance de la République du Congo, Emmanuel Ollita Ondongo a, au cours d’une déclaration y relative, rendue publique, ce 10 juillet 2025 un message dans lequel il révèle que la République du Congo est actuellement classée au 151e rang des Etats les moins corrompus du monde, selon Transparency International. Voici la déclaration de Monsieur Emmanuel Ollita Ondongo, président de la HALC, à propos de cette 9e édition de la Journée africaine de lutte contre la corruption :
« Mesdames et Messieurs,
Le Congo, notre pays, à l'instar des autres États Africains, célèbre le 11 juillet 2025, la Journée Africaine de Lutte contre la Corruption en souvenir de l'adoption, il y a vingt-deux (22) ans, à Maputo au Mozambique, de la Convention de l'Union Africaine sur la prévention et la lutte contre la corruption.
Cette année marque, ainsi, la 9e édition de sa commémoration. Elle place ladite journée sous le thème : « Promouvoir la dignité humaine dans la lutte contre la corruption ».
La dignité humaine est un concept fondamental qui souligne la valeur intrinsèque de chaque être humain illustré par le respect de l'intégrité indépendamment de ses caractéristiques.
Le philosophe allemand Emmanuel Kant définissait la dignité humaine comme « le fait que la personne ne doit jamais être traitée seulement comme un moyen, mais toujours aussi comme une fin en soi ». La dignité humaine est ainsi l'essence même des droits de l'Homme.
Le thème de cette neuvième célébration, à l'aube de la troisième décennie de l'adoption de la Convention, est un appel à l'ensemble des acteurs impliqués dans la lutte contre la corruption, d'intégrer la dignité humaine dans leurs initiatives, de l'intérioriser afin de prémunir les personnes, notamment les plus vulnérables, contre les effets pernicieux de la corruption. C’est aussi, à n’en point douter, un appel à aligner la lutte contre la corruption aux standards juridiques internationaux relatifs au droit de l'Homme.
En effet, le Conseil Consultatif de l'Union Africaine contre la Corruption dans sa note conceptuelle relative à l'organisation de cette neuvième journée africaine reconnaît le respect de la dignité humaine et la promotion des droits de l'Homme et des peuples, comme des principes fondamentaux de la gouvernance et de l'unité sur le continent ».
De surcroît, dans les objectifs et principes de la Convention de l'Union africaine sur la prévention et la lutte contre la corruption, le respect des droits humains, celui de l'État de droit ainsi que la transparence ont été intégrés comme des composantes essentielles de la dignité humaine.
En outre, la Déclaration universelle des droits de l'Homme (DUDH), adoptée par l'Assemblée générale des Nations Unies en 1948, consacre la notion de dignité humaine comme pilier des droits et libertés fondamentaux en affirmant ce qui suit : « Tous les êtres humains naissent libres et égaux en dignité et en droit », fin de citation.
Or, la corruption est reconnue comme un sérieux obstacle à la bonne gouvernance, au développement économique et social. Elle constitue une entrave aux libertés fondamentales et impact négativement les droits humains.
La Haute autorité de lutte contre la corruption, créée en conformité avec le prescrit de la Convention de l'Union Africaine sur la prévention et la lutte contre la corruption a la mission, au terme de l'article 2 de la loi n° 3-2019 du 7 février 2019 pourtant création de cette institution, d'assurer la sensibilisation et l'éducation des citoyens sur les effets néfastes engendrés par la corruption, la concussion, la fraude et les autres infractions assimilées.
En cela, les impacts de la corruption sur la dignité humaine sont nombreux et graves. Par les exemples qui suivent il est de notoriété publique que :
-la corruption génère l'injustice et les inégalités, favorise certains individus ou groupes, au détriment des autres, exacerbe les disparités sociales et empêchent l'équité ;
-la corruption nuit aussi à la qualité réalité et à l'accessibilité des soins de santé, de l'éducation et de la justice, limitant la possibilité pour chacun de vivre dignement ;
-elle occasionne, enfin, la perte de valeurs morales en encourageant les comportements déviants.
S’inspirant de cette thématique, la Haute Autorité de lutte contre la corruption, veillera davantage à cette donne de la dignité humaine lors de ses entreprises, conformément aux recommandations du plan stratégique multisectoriel de lutte contre la corruption.
Au cours d'un atelier du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) sur l'approche de la lutte contre la corruption, la HALC a été édifiée en 2022 sur les notions de droits humains et de l'évaluation des politiques publiques.
La HALC s'attellera également à ce que les stratégies de lutte contre la corruption, à mener, prennent langue avec les acteurs dans les secteurs des droits de l'homme.
La sensibilisation et la prévention action d’éveil et de veille, méritent d'être intensifiées en relation avec les pratiques dégradant la vie humaine.
La collaboration avec les citoyens appelés à dénoncer les faits de corruption, par notre numéro vert, le 10-23, doit être renforcée aux fins de mutualiser les efforts dans ce combat.
Ainsi, les valeurs conduisant à vivre dignement dans la société et à renforcer le mieux vivre ensemble au Congo seront promues.
Il ne serait pas illusoire d'annoncer que le Congo a encore engrangé des points, en se hissant au 151e rang, selon le classement de Transparency International publié à Berlin en Allemagne courant février 2025.
Il sied en outre, de rappeler que notre pays se classait à la 165e place sur 180 pays, au moment de l'installation de la HALC en 2020.
Ce bond de 14 places nous incite à redoubler d'ardeur. C’est le témoignage de la volonté politique du Congo, qui grâce au réformes engagées par son gouvernement dans le secteur de la gouvernance anticorruption combinés aux efforts entreprises sur le terrain de la prévention, contre la corruption, donne des résultats encourageants.
Bonne célébration à tous,
Vive la Convention de l'Union Africaine sur la prévention et la lutte contre la corruption,
Vive le Congo sans corruption,
Je vous remercie pour votre bien aimable attention ».