Cimetière d’Itatolo : Des érosions ont emporté des centaines de tombes

Le phénomène d'érosion qui affecte les Congolais n'épargne pas leurs morts. Au cimetière d'Itatolo,  le ravinement charrie les tombes. Dire que l'on y « meurt deux fois à Brazzaville ». Selon des témoignages, des crânes et des squelettes humains provenant des tombes détruites jonchent le sol à certains endroits vers le village Itatolo, après la dernière pluie diluvienne qui s’est abattue dans la capitale congolaise le week-end dernier.

Le spectacle est désolant. Les cadavres se retrouvent dans le bas fond, avec ou sans linceul. D’autres reposent encore dans des tombes partiellement détruites, en attendant les prochaines pluies qui achèveront à coup sûr de les détruire.

Personne n’ose prédire quel sera l’affect de tout parent qui le premier novembre prochain, les fleurs dans les mains, trouvera une immense crevasse à l’endroit où aurait dû se trouver la tombe de son défunt parent.

Ces érosions d’environ 2 m actuellement seraient accentuées par les eaux de pluie en provenance du quartier Domaine, situé dans le 9e arrondissement de Brazzaville.

Par manque de canalisation sur le goudron, les eaux qui suivent la trajectoire causent des dégâts de l’autre côté de la RN2.

Face au désastre en cours et à l’urgence de trouver des solutions à cette situation, beaucoup de familles en appellent à un coup de pouce des pouvoirs publics, afin de procéder à l’exhumation et à la réinhumation de leurs défunts dans des endroits ou leur sera garanti le repos éternel en paix.

Le cimetière d’Itatolo est fermé au public mais les inhumations discrètes persistent, a-t-on appris.

Depuis plusieurs années, il fait face au manque d’entretien, se heurte à de nombreux problèmes. Parmi lesquels, la profanation des tombes détruites, l’insalubrité, les constructions non autorisées autour du site, le manque des intervalles entre les tombes, le vol des croix et des cercueils.

Les familles qui le peuvent, doivent procèder à l’exhumation de leurs défunts, pour les réinhumer au village. Un travail titanesque, pour retrouver la tombe, si par chance, elle existe encore.

Germaine MAPANGA / Les Echos du Congo-Brazzaville

Photo : DR