Congo : Dolisie a les pieds dans l’eau et le moral dans les chaussettes

Dolisie a les pieds dans l’eau et le moral dans les chaussettes. La ville préfecture du Niari (sud) s'efforce ce jeudi de retrouver une vie presque normale après une série inédite de marées hautes qui ont dévasté la troisième ville du Congo mercredi, inondant maisons et routes et endommageant plusieurs commerces.

Dans tous les quartiers de la capitale de l’or vert, commerçants et riverains s'emploient, munis de seaux et de balais, à nettoyer les boutiques et les maisons envahies à plusieurs reprises par l'eau et la boue.

Les quartiers Tahiti, Passi Golo, Mangadzi… sont coupés du centre de la ville.

Routes endommagées, éleveurs désemparés : Dolisie tente ce jeudi de mesurer l'étendue des dégâts causés par les pluies exceptionnelles et les inondations d'ores et déjà estimés à plusieurs millions de FCFA.

Artères impraticables pour les piétons, chaussées noyées, canalisations obstruées, sont, entre autres, le bilan de cette journée pluvieuse.

Ce matin, les taxis ont repris timidement leurs va-et-vient sur l’avenue de l’indépendance et comme toujours le retrait des eaux a laissé derrière des morceaux de détritus sur les places et les ruelles de la capitale départementale du Niari.

A moindre pluie tombée, l’accès dans plusieurs quartiers de Dolisie devient un véritable casse-tête chinois pour les populations de la capitale de l’or vert qui s’interrogent toujours sur le vrai rôle des autorités municipales.

"Les autorités municipales ont préféré mettre les pavés sur les trottoirs au centre-ville que de privilégier les axes desservant les quartiers périphériques où des populations éprouvent énormément des difficultés pour leurs divers déplacements", nous a confié un commerçant.

La fête de l’Ascension qui marque la dernière rencontre de Jésus avec ses disciples après sa Résurrection ainsi que son élévation au ciel est donc amère pour de nombreuses familles qui se sont réveillés sous ce déluge de la nature.

Beaucoup d’entre elles ont presque ou tout perdu suite à cette pluie.

Pour beaucoup, le problème du drainage des eaux et les constructions anarchiques qui se posent avec acuité à Dolisie est en grande partie la cause de cette situation.

Jean-Jacques Jarele SIKA / Les Echos du Congo-Brazzaville