La fin du monde serait proche : Avec la mort du pape François qui serait un signe, la prophétie sur la fin du monde refait surface

La fin du monde serait proche. Elle est même imminente. La mort du pape François serait un signe qui conforte la prophétie de saint Malachie ou prophétie des papes. Ce texte mystique vieux de 900 ans, rédigé en latin et attribué à un archevêque irlandais du XIIe siècle, évoque 112 devises censées correspondre à chaque pape. La dernière mentionne un certain « Pierre le Romain » qui guiderait l’Église dans une époque de grands bouleversements avant que « la ville aux sept collines », c’est-à-dire Rome, ne soit détruite.

Ce texte prévient: "Dans la dernière période de la Sainte Église romaine, Pierre le Romain régnera, il conduira son troupeau à travers de nombreuses tribulations, puis la ville aux sept collines sera détruite et le terrible Juge jugera le peuple. C'est la fin", dit la prophétie.

Cette prophétie a été rendue publique à la fin du XVIe siècle quand le moine bénédictin Arnold Wion prétend l’avoir découverte dans les archives secrètes du Vatican.

Ce texte décrit avec une précision troublante les papes jusqu’en 1590. Pour certains, cela prouve son authenticité.

Mais ce qui trouble aujourd’hui, c’est la coïncidence entre la mort du pape François et la dernière devise.

Plusieurs interprétations identifient le pape défunt à « Pierre le Romain », d’autant qu’il aurait dirigé l’Église dans une période de « tribulations » mondiales : crise sanitaire, guerre en Ukraine, tensions internationales croissantes.

Selon certaines lectures, la prophétie annonce clairement la fin du monde pour 2027. Une date précise, donc un compte à rebours qui commencerait… maintenant ? Mais à mesure que la prophétie gagne en visibilité, les critiques savantes se multiplient. De nombreux chercheurs, notamment issus du monde catholique, remettent en cause son authenticité.

La précision des descriptions jusqu’au XVIe siècle, contrastant avec la confusion qui suit, laisse penser que le texte aurait été fabriqué pour influencer une élection papale de 1590.

En effet, certains historiens estiment que les devises ont été forgées pour soutenir un candidat, le cardinal Simoncelli, qui ne sera finalement pas élu. Quant aux papes postérieurs, leurs descriptions sont vagues, voire absurdes.

Des critiques plus théologiques s’élèvent aussi. L’Évangile selon Matthieu est formel : "Pour ce qui est du jour et de l’heure, personne ne le sait… si ce n’est le Père". Matthieu chapitre 24 verset 36. Autrement dit, aucune prophétie humaine ne saurait prédire la fin du monde avec certitude.

Si la prophétie sur la fin du monde trouve autant d’écho aujourd’hui, c’est qu’elle s’inscrit dans un climat global particulièrement anxiogène. Aux inquiétudes liées à la disparition du pape François s’ajoutent les tensions géopolitiques, la peur d’un conflit mondial et la défiance envers les institutions.

Dans ce contexte, les prophéties anciennes, tout comme celles de Nostradamus ou Baba Vanga, servent souvent de réceptacle aux angoisses modernes.

La mort d’un chef spirituel mondial agit alors comme un déclencheur émotionnel, ravivant des légendes parfois oubliées.

Mais au Vatican, la perspective est toute autre. Le conclave s’est ouvert et un nouveau pape sera bientôt élu. L’Église continue, imperturbable.

Et la prophétie de Saint Malachie, elle, reste ce qu’elle a toujours été : un mystère chargé de symboles, mais pas de certitudes.

Bertrand BOUKAKA/Les Échos du Congo-Brazzaville