Comme dirait l’autre, il arrive un âge à partir duquel on n’échappe pas à ce que l’on est. Le Congolais Ghys Fortune Dombe Bemba, désormais exilé ( ?) en France, en est l’illustration parfaite. Affabulateur professionnel (et non journaliste), il a publié un truc transféré de nombreuses fois sur WhatSapp et dont on a peine à comprendre. Coups de griffe.
Qu’il s’agisse d’analyses, de réflexions et de commentaires, voire même d’informations, Ghys Fortune Bemba Dombe exhale une consternante confusion à un point incroyable. Le degré zéro, en somme ! Aussi bien à l’oral qu’à l’écrit ! Comprendre un propos ou un papier rédigé de ses mains relève toujours d’une douloureuse épreuve. Décousus, déstructurés, digressifs, ses papiers, oh pardon, ses bricoles dénotent une imposture et une inculture pitoyables. Et quand un papier signé de lui dégage une once de clarté, de cohérence et de structure, c’est qu’on le lui a écrit. Son incapacité à manier la périphrase ou l’implicite, la dénotation ou la connotation n’a d’égale que sa grotesque et infinie envie d’exister. Pour dire vrai, le psychodrame que vit cet homme réside moins dans la tranquille certitude de sa vacuité que dans l’entêtement profond de s’y complaire. Très douillettement.
Voilà quelqu’un qui, ancien directeur de publication du pseudo-magazine Talassa, n’a jamais brillé par la recherche de la vérité, à tout le moins par l’effort vers la rigueur… Voilà quelqu’un qui ne se contente que des « on-dit » !...
Fausse accusation
Toutefois, c’est dans son récent fouillis de phrases forgées à coups de marteau, une constellation de fautes impardonnables et de contre-vérités nauséabondes, un nid d’ennuis, que l’affabulateur cite Donatien Kivouvou, sans vraiment le connaître. Ou chercher à le connaître… Dans sa vétille intitulée, « REHFRAM, une clôture sur fond de Controverses sur les meetings en soutien à M. Sassou, de la vadrouille de Collinet et du sport » et qu’il qualifie « d’analyses », il barbouille : « Au lendemain des incongruités d’une pseudo-cérémonie de communion universelle, la ville d'Oyo a été replongée dans son obscurité la plus dense. La situation est d’ autant plus scandaleuse que l’on murmure que des masses d’ argent en liquide considérables (3 milliards ?) auraient été affectées aux Rencontres Humanistes Fraternelles d’ Afrique et de Madagascar (REHFRAM) une fois encore. Il y a deux ans déjà, en février 2023, le débarquement de ces rencontres à Oyo avait mis le couteau sous la gorge des obédiences adogmatiques du landerneau congolais. Le Sérénissime Grand Maitre du GOCB d’alors, Donatien Kivouvou avait, en toute vigueur, mangé son chapeau, cassé son épée et jeté sa canne d acacia contre des métaux < lourds > décidément plus forts que sa volonté. Remplacé par le Dr Jean Daniel Ovaga, PDG de la sinistre clinique SECUREX, où les vies des honnêtes gens s' abrègent mystérieusement, c’est le même schéma qui s’est reproduit. » Absurdités. Mensonges. L’emploi du plus que parfait lève ici le doute sur la véracité de l’information donnée. Est-ce vraiment le cas ? Non ! Il va sans dire que l’affabulateur professionnel n’a pas pris le temps de vérifier puis de contre-vérifier une rumeur qui confine à la diffamation ! Là où un journaliste sérieux et rigoureux aurait fait une recherche sur Donatien Kivouvou, Ghys Fortune Bemba Dombe, lui, sombre dans la fange. Pourtant, il lui aurait suffi de faire une recherche sur Google pour apprendre qu’en février 2023, au moment des premières REHFRAM à Oyo, dans le fief de Denis Sassou Nguesso, Donatien Kivouvou n’était plus Grand-Maître du Grand Orient du Congo-Brazzaville et ce n’est pas le Dr Ovaga qui lui avait succédé. Écrire que Donatien Kivouvou « avait, en toute vigueur, mangé son chapeau, cassé son épée et jeté sa canne d’acacia contre les métaux lourds », constitue ni plus ni moins une métaphore accusatrice. Il attente de fait à la probité d’un homme qu’il ne connaît pas, pas plus qu’il ne lui arrive à la cheville.
Son absurdité indigne d’un élève de CM2 prend son envol en parlant d’un sujet dont il n’a aucune maîtrise. Pour son esprit étriqué, faut-il lui rappeler que les REHFRAM ne sont pas une « communion universelle » puisqu’elles ne se limitent qu’aux francs-maçons africains, en dépit de la présence de francs-maçons européens ou américains ? C’est un événement « ghettoïsant » et ce ne sont pas tous les francs-maçons d’origine africaine qui y adhèrent. Elles ne sont pas non plus des cérémonies maçonniques mais des rencontres entre francs-maçons. La franc-maçonnerie se pratique en loge. Les REHFRAM sont plutôt des mondanités, ou la consécration de l’entre soi festif. Tout ce qui s’y décide n’engage en rien les obédiences maçonniques et les communiqués qui en résultent n’ont aucune valeur maçonnique car non signés par les Obédiences.
À la vérité, Ghys Fortune Bemba Dombe interroge à plus d’un titre.
Double jeu
« Comment a-t-il fait pour se faire connaître dans le monde médiatique congolais ? Je ne sais pas. Quoi qu’il en soit, au Congo, Ghys Fortune a bâti sa fortune en tournant autour des hommes politiques », explique une journaliste congolaise qui le connaît mieux que quiconque. Et d’ajouter : « On ne rompt pas avec son maitre. Son séjour en prison s’explique par sa tentative de trahison… ».
D’aucuns pensent aussi qu’au Congo, c’était l’un des « journalistes » les plus aisés. Il étrille le pouvoir de M.Sassou cependant qu’il fut un temps où, à la date-anniversaire de la disparition de la fille de M. Sassou, Ghys Fortune Bemba publiait un papier sur la défunte à grands renforts de superlatifs : « maman Lucie, c’était une belle femme » ; « maman Edith, tu nous manques », etc. Il étrille le pouvoir de M. Sassou cependant qu’il est proche de Vincent Gomez – dont il a présenté le livre à Paris. Et quand on sait les liens de Vincent Gomez avec Sassou…
Bedel Baouna