CONGO-UNICEF : Visite d’une délégation de l’Alliance GAVI en République du Congo

En séjour au Congo du 17 au 22 mars 2024, la délégation de GAVI (Global Alliance for Vaccines and Immunization), c’est-à-dire, l’alliance mondiale pour les vaccins et la vaccination, en partenariat avec le Bureau de l’UNICEF-Congo, a effectué une visite de travail, le 21 mars dernier à l’hôpital de référence de Makélékélé puis au Centre de Santé Intégré (CSI) de Kingouari dans le district sanitaire de Makélékélé à Brazzaville. Avec pour objectif, l’améliorer le système de vaccination infantile au Congo.

GAVI est l’alliance mondiale pour les vaccins et la vaccination (en anglais Global Alliance for Vaccines and Immunization). Elle a été créée en 2000, sous le modèle d’un partenariat public- privé mis en place au niveau mondial dans le but d’accroitre l’accès aux services de vaccination dans les pays à ressources limitées. GAVI soutient les gouvernements dans le renforcement des systèmes de santé et dans la mise en œuvre de stratégies innovantes pour que, tous les enfants aient accès à des vaccins et à des services de vaccination de qualité, quel que soit l’endroit où ils vivent et quel que soit leur statut social.

En République du Congo, chaque année depuis ces trois dernières années, près de 30% des enfants de 0 à 11 mois, ne reçoivent pas leurs doses de vaccins requis pour leurs âges. Ce qui est à l’origine de l’accumulation d’enfants susceptibles de contracter des maladies pour lesquelles des vaccins efficaces existent pourtant. Ces enfants sont retrouvés, pour la plupart, dans les districts sanitaires de Brazzaville et Pointe-Noire. Pour faire face à cette situation, l’UNICEF apporte son appui au Programme Elargi de Vaccination (PEV), pour la mise en œuvre d’une approche innovante dénommée « Mavimpy Ya Mboté (MYM) ».

Il s’agit d’une approche utilisant la vaccination comme porte d’entrée pour le renforcement de la qualité des soins de santé primaires à travers : la définition des normes standards de qualité ; l’analyse et l’identification des lacunes à combler pour offrir des soins de qualité aux communautés ; le monitorage continu des performances et la cocréation, en vue de la reformulation des actions correctrices conjointes. Pour ce qui est de la vaccination, l’approche est organisée autour de trois (3) piliers qui sont : primo, l’amélioration de la gestion des vaccins et intrants de la vaccination ; secundo, la recherche active des enfants « 0 doses », insuffisamment vaccinés ou non vaccinés et tertio, la génération de la demande pour les services de vaccination chez les communautés desservies à travers un processus de cocréation.

Par ailleurs, c’est grâce au financement de l’Alliance GAVI avec l’accompagnement technique de l’UNICEF que, dix (10) districts sanitaires, dont 6 à Brazzaville et 4 à Pointe-Noire, mettent en œuvre cette approche, pour donner une chance à tous les enfants de 0 à 11 mois, vivants dans ces zones de recevoir leurs vaccins. Afin de s’assurer de l’effectivité de la mise en œuvre de MYM, d’apprécier les résultats obtenus jusqu’à ce jour, y compris l’impact sur les couvertures vaccinales, l’UNICEF, en collaboration avec le Programme Elargi de Vaccination, a organisé, ce 21 mars 2024, une visite dans 2 des 10 districts sanitaires concernés, en compagnie des membres de la délégation de GAVI en séjour au Congo. Les chefs-lieux des districts sanitaires de Makélékélé et Mfilou, ainsi que les Centres de Santé Intégrés de Itsali (dans le district sanitaire de Mfilou et de Kingouari (dans le district sanitaire de Makélékélé) ont été visités.

Lors de son passage, la délégation de GAVI a eu l’opportunité de discuter avec les équipes- cadre de districts, de visiter les locaux abritant les chambres froides, d’apprécier la rigueur dans la gestion des vaccins et autres intrants de la vaccination, et de parler directement aux communautés engagées dans les interventions mises en œuvre dans le cadre de Mavimpy Ya Mboté.

A la fin de la visite, la délégation a marqué sa satisfaction et a manifesté son intérêt et sa disponibilité à apporter des ressources additionnelles pour l’extension de l’approche MYM dans tous les districts sanitaires de Brazzaville et de Pointe-Noire, afin de garantir une baisse significative du nombre d’enfants non-vaccinés et insuffisamment vaccinés, et une augmentation des couvertures vaccinales pour les principaux vaccins administrés aux enfants de 0 à 11 mois en République du Congo. D’abord à Pointe-Noire et puis Brazzaville a emboité le pas.

« L’approche Mavimpy Ya Mboté avait commencé il y a deux ans. Il faut dire que ce district sanitaire, celui de Makélékélé est le deuxième au Congo, parce que, le tout premier, c’était Landini, dans le département de Pointe- Noire puis, on a commencé l’extension dans Brazzaville par Makélékélé. Nous en sommes très satisfaits. L’autre satisfaction, c’est également cet engagement du gouvernement du Congo, notamment du ministre de la Santé, qui par 3 fois déjà, a été sur le terrain pour aller toucher du doigt, les grandes réalisations et aujourd’hui, on peut voir l’impact de cette approche, l’amélioration de la couverture de la vaccination, le suivi des femmes enceintes, la qualité des accouchements », a expliqué le docteur Soliou Badaboum, Chef de la Section Survie et Développement de l’Enfant au Bureau de l’UNICEF en République du Congo.

De son côté, Martin Morand, le Responsable pays de GAVI a donné le sens de la mission.

« Le but était de visiter les Centres de Santé dans le district de Makélékélé pour essayer de comprendre comment la vaccination se fait et comment est le système de santé au Congo, peut utiliser les ressources extérieures des partenaires comme l’UNICEF, comme GAVI, pour améliorer la santé de tous les enfants congolais. Donc, on voit un peu les résultats et c’est très encourageant. Avoir des approches innovantes où on essaie vraiment de renforcer le système dans son entier, c’est vraiment quelque chose qu’on soutien et on est vraiment aux côté du Ministère de la Santé, des partenaires et du peuple congolais pour améliorer la vaccination et la santé des enfants », a-t-il indiqué.

Pour le bon suivi et la protection des enfants, les parents sont interpelés au premier chef. Lysai Bruns Bassissila, Médecin Chef du Centre de Santé Intégré de Makélékélé, encourage les parents, à s’exécuter, car comme dit la maxime, la santé n’a pas de prix.

« Il n’y a pas à hésiter ! Les vaccins sont toujours là, disponibles. Nos parents et nous-mêmes, qui avions été vaccinés au BCG, la preuve, ce sont les cicatrices que nous avons. Donc, si nos parents ont été vaccinés et pourquoi pas nos enfants ? Et encore que maintenant qu’il y a la flambée de toutes les épidémies, une recrudescence de certaines maladies déjà éradiquées, pourquoi ne pas protéger nos enfants. Il faut donc que les parents, maman comme papa puissent s’impliquer dans la vaccination et la protection de nos enfants », a-t-elle rassuré avec insistance.

Il sied de rappeler que le programme Mavimpy Ya Mboté était lancé le 2 décembre 2022, par le ministre de la Santé et de la population, en partenariat avec l’UNICEF.

Valda Saint Val / Les Echos du Congo-Brazzaville