Congo : Les militants du nouveau parti politique d’opposition fédèrent leurs attaques contre le ministre Bouya

Il n’est pas enregistré au ministère de l’intérieur et n’a de siège dans aucune localité du pays. Pourtant, ce nouveau parti politique est adoubé par l’opposition congolaise et autres réfractaires au régime de Brazzaville qui surfent sur son élan dévastateur. Ce parti est devenu un tremplin dont se sert ladite plateforme politique, pour fustiger le gouvernement de Clément Mouamba avec en ligne de mire, le ministre de l'Aménagement, de l'Equipement du territoire et des grands travaux Jean Jacques Bouya.

De quel parti s’agit-il, vous dites-vous sans doute. Bien sûr, qu’il s’agit bien de ‘’LA PLUIE’’.

La pluie serait-elle devenue un parti politique à part entière ? C’est à tout le moins ce qu’il paraît, au regard de la récupération qu’en font l’opposition et surtout une certaine diaspora ayant pour cadre d’expression les réseaux sociaux. Ils se délectent des dégâts qu’elle occasionne, exploitant ainsi la détresse des populations sinistrées en rendant le gouvernement responsable desdites dégradations.

En cette saison de pluie, il ne se passe pas un jour sans que les eaux de ruissellement qui prennent de plus en plus de volume, ne charrient tous les matériaux se trouvant sur leur parcours. Routes crevassées ou coupées, collecteurs explosés, maisons emportées, biens matériels inondés, glissement de terrains, érosions, avec parfois des pertes en vies humaines.

Si sous d’autres cieux, ces destructions occasionnées par des phénomènes naturels et échappant à la volonté des humains suscitent un élan de solidarité qui fédère les énergies pour y apporter des solutions, au Congo, la disposition est toute autre. Pour certains thuriféraires de l’opposition qui instrumentalisent les peurs et les angoisses, quelle aubaine, que « de démontrer ainsi par la preuve », disent-ils, que « le gouvernement ne fait rien », ou que les travaux seraient mal réalisés.  Et le souffre douleur est devenu le ministre Jean Jacques Bouya.

Si la violence des orages en Espagne, des trombes d'eau en Italie, des rues dévastées en Grèce, des tempêtes et des inondations dans le sud de la France sont imputées à l'intensité des pluies qui a augmenté de 22% autour de la Méditerranée depuis cinquante ans, à cause du réchauffement climatique, disent les spécialistes, chez nous, un certain obscurantisme tue le réalisme qui est loin de faire l’unanimité. Il faut toujours chercher des bouc-émissaires.

Plutôt que de regarder le ciel et de s’interroger tous ensemble sur le ‘’que faire’’, ainsi que l’a suggéré dernièrement le premier ministre devant le Sénat en initiant une réflexion conséquente sur ces phénomènes d’une ampleur jamais connue, les réfractaires au gouvernement se défaussent sur un ministre.

Que dire donc de la France, l’Italie, la Grèce les États-Unis, l’Espagne, la Tunisie, le Gabon, la RDC, pour ne citer à titre d’exemple que ces quelques pays, où les mêmes phénomènes provoquent des dégâts qui parfois dépassent l’entendement. Jean Jacques Bouya y aurait-il également réalisé des travaux ?

Autant le gouvernement est sensible à la douleur des populations victimes des effets climatiques, autant il est parfois submergé comme partout ailleurs, par l’ampleur des phénomènes, surtout que les efforts entrepris pour y faire face sont le plus souvent annihilés par la destruction des prémices de solution qui y sont apportés. C’est le cas des ravins Casis, Mimi, Emeraude ou autres Kinsoundi, qui depuis 2008 sont traités à coût de milliards. Pendant que l’on en traite ici, il s’en déclare ailleurs et il faut agir. Mais avec quoi ?

Ailleurs, face à la violence des phénomènes, des mesures radicales ont parfois été prises, tel le délogement des populations, des zones déclarées à risques. Les congolais seraient-ils prêts à accepter pareille éventualité ?

Février 2010, la tempête Xynthia, qui frappe principalement l’ouest de la France (Loire-Atlantique, Vendée, Charente-Maritime et les Pyrénées), fait 53 morts. Associée à une grande marée, la tempête a brisé des digues et envahi des lotissements en zones inondables, notamment à La Faute-sur-Mer et l’Aiguillon-sur-Mer (Vendée). La catastrophe a provoqué plusieurs centaines de millions d’euros de dégâts. Un quartier de la ville, totalement immergé, sera déclaré non aedificandi.

Depuis, il y demeurent des maisons-fantômes où personne n’habite. Personne ne rendit le gouvernement responsable de la situation. C’est plutôt le retard dans la prise en charge des sinistrés qui fit élever les voix.

De nombreux travaux réalisés sous l’impulsion du président Denis Sassou N’Guesso depuis 2003, portent la griffe de Jean Jacques Bouya. Il est sur tous les fronts au lancement des travaux, à la construction et à l’inauguration des chefs-d’œuvre qui ont substantiellement transformé le quotidien de nombreux congolais, à travers une réelle valeur ajoutée, tant au plan économique que social.

Tant que les œuvres dont le ministre Bouya assure la réalisation confortent positivement le quotidien des congolais, personne n’ose dire quoi que ce soit, ni même reconnaitre que des hommes et des femmes œuvrèrent pour leur aboutissement. Cependant, ils sont vent debout, dès que survient la moindre dégradation, en imputant la cause au ministre, à travers de quelconques malfaçons. Une attitude qui relève simplement de l’ingratitude.

Ses contemporains le savent et l’histoire le relèvera sans doute un jour, après que nous ayons peut-être tous disparu, que Jean Jacques Bouya est l’un des rares ministres, sinon le seul qui a, depuis l’indépendance, conduit la réalisation d’autant de chantiers de développement.

Hélas, au Congo, cette reconnaissance s’exprime toujours à travers une oraison funèbre.

Bertrand BOUKAKA/Les Échos du Congo-Brazzaville