Pointe-Noire : Un an après le début du démantèlement de l'usine Metssa ses riverains assurent que les opérations sont à l’arrêt

En décembre 2024, les premières tôles de l'usine de recyclage de batteries usagées à Vindoulou, en banlieue de Pointe-Noire, étaient retirées, le démantèlement entamé. Mais, depuis, tout est à l'arrêt, le site est abandonné, sous surveillance, interdit d'accès, la cheminée est toujours là, le dépistage des habitants et le nettoyage du site promis n'ont pas eu lieu.

« Ce que nous savons, que nous sommes intoxiqués au plomb et que le plomb est un puissant poison lent qui agit par effet cumulatif dans le sang. Il faut aussi dépolluer le site et ses environs. Le sol est a priori contaminé. Nous, nous ne buvons que de l'eau de forage. Il y a aussi le sable et les enfants qui jouent partout et qui portent leurs mains à la bouche », a déclaré Cyrille Traoré Ndembi, président du collectif des riverains.

« En tout cas, nous restons exposés. D'où la nécessité de dépolluer les environs immédiats du site de Metssa Congo. Il y a eu des promesses pour la commune de Vindoulou. Mais une année plus tard, rien ! C'est le statu quo. Nous souhaiterions que des mesures concrètes soient prises pour une prise en charge médicale, pour un dépistage systématique élargi et pour une dépollution et un coup de pouce pour les poursuites judiciaires contre Metssa Congo qui nous a empoisonnés et nous tue à petit feu », a-t-il ajouté.

En 2023, des échantillons de sang prélevés sur 18 personnes vivant à proximité de l’usine, dont des enfants, ont été analysés par un laboratoire indépendant avec le soutien d’Amnesty International. Tous ont révélé des concentrations de plomb nettement supérieures au seuil fixé par l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS).

L’entreprise avait affirmé que les fumées émanant de son usine n’étaient pas toxiques.

Un collectif d’habitant de Vindoulou dénonçait depuis des années les émanations de fumée provenant de l’usine de recyclage de Metssa Congo, filiale de la société indienne Metssa, qui produit notamment des barres de plomb destinées à l’exportation vers plusieurs pays, dont les États-Unis.

L'organisation Amnesty International a montré que Metssa, filiale d'une société indienne, n'avait réalisé aucune étude d'impact environnemental avant son installation en 2013.

Germaine MAPANGA / Les Echos du Congo-Brazzaville

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