Candidatures au poste de Directeur général de l’Unesco : l’Union Africaine (UA) jette le trouble en pleine campagne élective

« La folie, c'est de faire toujours la même chose et de s'attendre à un résultat différent ». Une citation d’Albert Einstein qui nous renvoie devant nos propres erreurs, que l'on répète trop souvent. Apprenons donc à faire autrement, à explorer de nouvelles stratégies, à expérimenter de nouvelles approches, à prendre des risques. En un mot, sortons de ce qui est familier, changeons nos habitudes et voyons ce que ça donne. Ne serait-ce pas plus opportun que l’Afrique présente une pluralité de candidats pour multiplier ses chances de voir un de ses ressortissants élu ? Malheureusement, et contre toute attente, un communiqué de presse a été publié de manière éhontée à l’adresse des ambassadeurs africains auprès de l’Unesco, sollicitant l’appui de tous les États membres de l’Unesco en faveur du candidat égyptien de la région arabe ; et ce, en tant que candidat africain au poste de Directeur général de l’Unesco pour la période 2025-2029. Une communication indigeste qui jette le trouble en pleine campagne élective.

Pour cette élection qui se tiendra au dernier trimestre 2025, tout d’abord à Paris, France, et ensuite à Samarcande, en Ouzbékistan, la soi-disant résolution, approuvée par la 44e  session ordinaire du Conseil exécutif, et qui serait confirmée par la 45e  session ordinaire de ce même Conseil, ne possède aucune contrainte ; moins encore une indication d’exclusivité en ce qui concerne les candidatures au poste de Directeur général de l’Unesco, que ce soit du point de vue du nombre ou par rapport à la date butoir de dépôt de candidatures fixée au 13 mars 2025.

Comment ce commissaire se permet-il de soutenir un seul candidat africain alors que deux sont en lice ?

La candidature de la République du Congo a été annoncée sur instructions personnelles de Son Excellence Monsieur Denis Sassou N’Guesso qui a présidé avec succès à deux reprises aux destinées de l’UA et préside actuellement le Comité de Haut Niveau de l’UA sur la réconciliation en Lybie.

Ce commissaire de l’UA se souvient-il de l’élection au poste de directeur général de l’Organisation mondiale du Commerce (OMC) où l’Afrique avait également plusieurs candidats ?

Ne serait-ce pas plus opportun que l’Afrique présente une pluralité de candidats pour multiplier ses chances de voir un de ses ressortissants élu ?

Gardons en mémoire que pour les deux dernières élections à ce poste, l’Afrique a perdu en ne présentant qu’un seul candidat.

L’Union Africaine veut elle persister dans ses échecs ?

Il faut sortir des routines, des habitudes qui pourtant paraissent rassurante, mais qui à coup sûr nous privent de toute évolution.

Si l’UA ne change rien, rien ne changera !

Pour prétendre à l’obtention du poste de Directeur général de l’Unesco, 50 ans après Amadou-Mahtar M'Bow, le rôle de l’UA ne consiste pas à influencer ou à jouer au gangstérisme, mais plutôt à laisser les deux candidats africains face aux États membres qui se prononceront librement, en leur âme et conscience, le moment venu, pour celui qui présente le meilleur profil, et ayant un programme dédié à la relève de défis d’une institution onusienne des temps modernes.

JJS / Les Echos du Congo-Brazzaville

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