RDC : Joseph Kabila a pris acte de la décision du Sénat de lever ses immunités

Joseph Kabila a pris acte, sur son compte X, de la décision du Sénat de la RDC de lever ses immunités, ouvrant la voie à des poursuites judiciaires contre l’ancien président et sénateur à vie, accusé d’être complice du groupe armé M23.

« Je prends acte de la décision du Sénat de lever mes immunités. Ce geste, orchestré dans la précipitation et sans respect des équilibres institutionnels, n’est pas un acte de justice. C’est une manœuvre politique désespérée, dans un contexte de panique généralisée au sommet de l’État », a écrit Joseph Kabila sur son compte X.

« Je n’ai jamais fui mes responsabilités, ni devant le peuple, ni devant l’Histoire. Je n’ai pas besoin d’immunité pour faire face — mais ceux qui me désignent aujourd’hui comme cible devraient déjà réfléchir à ce qu’ils répondront demain. Car ce pays n’est pas amnésique. Il sait qui a construit, et il sait qui détruit. À ceux qui croient que lever mes immunités, c’est effacer leur échec : vous vous trompez », a-t-il ajouté.

Selon Joseph Kabila, « la vérité ne se vote pas. Elle s’impose. Et elle viendra ».

Les sénateurs se sont prononcés à bulletins secrets, par 88 voix pour et cinq voix contre, sur la levée de l’immunité de M. Kabila et l’autorisation de poursuites contre ce dernier devant la justice militaire. Ils ont suivi les recommandations d’une commission spéciale dont la totalité des quarante membres sénateurs se sont prononcés en faveur de la mesure.

« Par conséquent, le Sénat autorise les poursuites et la levée de l’immunité de Joseph Kabila, sénateur à vie », a déclaré le président du Sénat, Jean-Michel Sama Lukonde, à l’issue du vote lors d’une session plénière retransmise en direct à la télévision nationale (RTNC).

Joseph Kabila, 53 ans, a dirigé le vaste pays d’Afrique centrale pendant dix-huit ans entre 2001 et 2019. Il a quitté le pouvoir avec le titre de sénateur à vie et une immunité parlementaire.

Son successeur et actuel président, Félix Tshisekedi, l’accuse d’être complice du groupe armé antigouvernemental M23, dans un contexte d’intensification du conflit dans l’est du pays.

Jean-Jacques Jarele SIKA / Les Echos du Congo-Brazzaville

Photos : DR