Brazzaville : Une violente bagarre entre les élèves du lycée 5 février et ceux d’Agostino Neto, l'auteur présumé a été interpellé par la police

Ceux là n'ont pas eu besoin de la nuit pour semer la désolation dans la rue. Une violente bagarre a éclaté entre les élèves du lycée 5 février et ceux d’Agostino Neto. Bilan: un élève du 5 février blessé. L'auteur présumé, un élève du lycée Agostino Neto a été interpellé par la police, notamment la Bsir.

De nos jours, le problème de la délinquance juvénile se pose avec beaucoup d’acuité. Les jeunes, emportés par l’agitation, le plaisir d’être vite satisfaits, fournissent de moins en moins d’effort. Pour atteindre leurs objectifs, ils se laissent dans la facilité, par conséquent, ils se livrent à des pratiques peu honorables qui finissent à la délinquance.

Il conviendrait de rappeler que le bien-être de l’enfant est un devoir de tous, en raison de son manque de maturité physique, morale et intellectuelle. En tant que bâtisseur des nations et porteur des espérances du futur, l’enfant a besoin d’une protection et des soins spéciaux de la part de sa famille en particulier et de l’Etat en général.

Tout enfant a droit inhérent à la vie, et tout Etat a l’obligation d’assurer sa survie et son développement.

Le Congo n’est pas exempt des réalités d’autres pays dans cet épineux problème qu’est la délinquance juvénile.

Il ne se passe aucun jour sans que de nombreux jeunes ne soient présentés dans les journaux télévisés, à la une des quotidiens d’information comme étant des responsables des actes malsains et répréhensibles.

L'école était depuis son institution au Congo-Brazzaville, un lieu sacré consacré à l'apprentissage et du savoir et du savoir être. C'est là où l'enfant s'instruit se socialise et développe ses talents. Au sein d'un groupe d'apprenants, l'élève est appelé à communiquer avec ses collègues, s'échanger les idées, influencer et s'influencer.

Il est tout à fait naturel qu'il y ait souvent quelques bagatelles entre les sujets apprenants dues peut-être à la différence de leurs caractères, comportements, de l'éducation subie par chacun d'eux. Mais que ces petits problèmes arrivent jusqu'à la violence verbale ou physique contre les collègues et même contre l'enseignant, cela pousse à réfléchir.

La violence à l'école prend plusieurs formes : racket, Insultes, vols, menaces verbales, extorsion (tapage), bagarres, gangs, armes, vandalisme (...) pratiqués par des garçons et moins fréquemment par des filles. Il ne s'agit plus des écarts de conduite mais de pratiques quotidiennes accrues.

Qu'on le veuille ou pas, le milieu de vie influence notre caractère. On est touché plus ou moins par ce qu'on voit, ce qu'on écoute à travers les mass-médias et notre milieu se caractérise aujourd'hui par une submersion de la technologie audiovisuelle. Internet, télévision, téléphone, développent une nouvelle manière de communiquer favorisant les images. Ces moyens ont effacé les frontières entre les êtres humains. On voit et on entend parler de tout ce qui se passe dans le monde.

A quoi peut-on s'attendre lorsque la démission parentale continue à prendre des galons ?

D'aucuns constatent que les parents cherchent de plus en plus à se faire substituer par les aide-ménagères ou encore les technologies de l'information et de la communication ; lesquelles sont belles et bien impliquées dans l'ancrage de la violence chez les enfants. Et c'est à cause des usages exagérés et très souvent incontrôlés.

D'ailleurs, le désistement des parents est derrière plusieurs problèmes scolaires, qui enfoncent davantage le clou et compliquent la situation.

Décidément pour que l'école puisse réagir aux « traitement », il faut d'abord redéfinir l'autorité au sein de la famille et lui permettre de retrouver son équilibre.

La famille et l'école se complètent.

L'enseignant en classe sème chez l'élève des informations et lui apprend des comportements que la famille doit stabiliser. Les parents éduquent leurs enfants selon des valeurs morales et sociales nobles que l'école est censée développer et étendre. Le soutien familial fait défaut la plupart du temps ou moment où l'enfant, notamment à l'âge de l'adolescence, passe par des changements physiologiques, psychologiques et comportementaux délicats.

Le rôle des parents ne se limite pas à assurer aux enfants les besoins matériels et scolaires : argent de poche, cahiers, livres, beaux vêtements, ordinateurs. L'élève a besoin aussi de parents qui l'écoutent, l'orientent, le guident, dialoguent avec lui et le mettent dans la bonne voie. Des parents qui l'accompagnent et lui fournissent le soutien nécessaire. Laisser en toute liberté, l'enfant, incapable encore de se contrôler et de choisir ses actes - car il n'a pas encore atteint la maturité -, peut trouver une grande difficulté à se repérer et s'écarte souvent de la bonne conduite. La liberté totale peut dans ce cas lui être nocive.

Les changements qu'a subis la société ne sont pas sans participer à l'accroissement de ce problème. Témoins d'une période où règne le matérialisme, nous nous trouvons, inconsciemment engagés dans une longue course en vue d'assurer les dits besoins de la vie. La mère au foyer est supplantée par une mère occupée d'assurer deux tâches en parallèle : s'occuper du foyer, des enfants, du mari et exercer un métier en dehors de la maison : une équation difficile à réaliser et rarement réussie, aboutissant à une sorte de déséquilibre au sein de la famille.

Ce déséquilibre consiste à donner moins de temps à l'éducation des enfants qui devient à nos jours une surcharge souvent embarrassante pour le père et la mère sur un même pied d'égalité. Il en est que les enfants naissent souvent dans une quasi absence de contrôle et d'orientation. Ainsi, influencés pour les changements et les exigences de la vie, les parents abdiquent et se détachent, bon gré mal gré, de leur principale responsabilité : l'éducation des enfants.

Moins contrôlé et de plus en plus ignoré, l'enfant incapable de se repérer essayant de compter sur soi-même et de prouver son existence, choisit la violence pour dire : je suis là, je suis libre.

A cela on ajoute l'abolition du châtiment corporel dans l'enseignement : une nouvelle dose de liberté.

Germaine MAPANGA / Les Echos du Congo-Brazzaville