Congo-Gendarmerie : Un maréchal des logis-chef usurpe le grade de sous-lieutenant aux fins d’en percevoir illicitement la solde

L’acte n’est tout simplement pas rassurant. L’on a du mal à admettre qu’un gendarme congolais, en ces moments difficiles où le pays se bat pour remettre l’ascenseur social en marche et lutte contre les antivaleurs, arrive à usurper le grade de sous-lieutenant aux fins d’en percevoir illicitement la solde. De quoi saper le moral de toute la force publique congolaise. Le maréchal des logis-chef, Angir Igor Mbakala, en service à la gendarmerie nationale, écope une punition de 60 jours d’arrêt de rigueur. A l’issue de cette punition, il sera traduit devant un conseil d’enquête en vue de sa radiation de la gendarmerie nationale, selon un avis de punition signé par le ministre de la Défense nationale, Charles Richard Mondjo.

Il ne saurait y avoir de bonne gouvernance sans une maîtrise des effectifs de la fonction publique. L’arnaque la plus répandue au Congo-Brazzaville consiste à usurper un grade ou l’identité d’une personne décédée, un membre de la famille profitant alors des lourdeurs administratives pour s’octroyer le salaire du disparu.

Les indélicats ont des profils variés : officiers et sous-officiers des corps habillés… Ils sont plusieurs à profiter d’un système de gestion approximatif et archaïque.

Chaque année, les fonctionnaires fantômes coûtent plusieurs milliards de FCFA au pays.

Voulant s’attaquer aux fantômes militaires, l’ancien ministre des Finances, Roger Rigobert Andely, demanda à sa hiérarchie de lui fournir la liste intégrale des effectifs de l’armée. Mais, cette liste ne lui avait jamais été transmise jusqu’à son départ du gouvernement. Qu’à cela ne tienne, son successeur, Pacifique Issoibéka, parvint à économiser 29 milliards de francs cfa en 2009 dans sa lutte contre les employés fictifs de la fonction publique congolaise.

Il faut que les indélicats soient informés des sanctions et les peines qu’ils encourent. Cela peut contribuer grandement à freiner le phénomène.

Germaine MAPANGA / Les Echos du Congo Brazzaville