Pointe-Noire : Des bébés noirs qui semaient la terreur dans le quartier Makayabou au gnouf

Des bébés noirs qui se filmaient et postaient leurs vidéos sur les réseaux sociaux interpellés par la police ! Dans une des vidéos postée sur les réseaux sociaux, on voit six bébés noirs se trouvant dans ce qui semble être une forêt. Ils n'hésitent pas à parler de leurs forfaits avec une réelle et cynique satisfaction. C'est ce groupe qui semait la terreur dans le quartier Makayabou, à Pointe-Noire.

La police ayant exploité cette vidéo a pu interpeller quatre d'entre eux.

Et les investigations se poursuivent.

«Bébés noirs », ce terme est le symbole d’une violence urbaine morbide équivalente à celle accouchée, voici peu, par les kuluna, autres enfants terribles de la délinquance urbaine exportée par Kinshasa (RDC).

Ils imposent leur loi à coups de gourdin ou de Douk-Douk, ce couteau de poche inventé par la coutellerie Cognet en 1929.

Ils gagnent du terrain à Brazzaville et à Pointe-Noire. Tant pis si, pour un téléphone, des bijoux ou quelques billets, ils doivent sortir la machette.

Violents et sans états d’âme, les « bébés noirs » sèment la terreur dans les rues de Brazzaville et Pointe-Noire. Ils sont là. Toujours en bande, armés et dangereux. Il y a des quartiers de Brazzaville et Pointe-Noire, où l’on n’ose plus aller la nuit.

On parle d’un niveau d’attaque bestial ne faisant pas de quartier. Les victimes s’en sortent délestées de leurs biens avec, à la clef, de profondes balafres au visage, des bras amputées quand elles n’y laissent pas leur vie.

Les congolais avec leur manie de l’oxymore sont étonnés qu’on puisse être adolescent et se comporter en boucher !

Les « bébés noirs », arborent des cagoules noires quand ils passent à l’attaque, preuve que ceux qui sont attaqués sont des connaissances qui pourraient les reconnaître.

Dans certains quartiers de Brazzaville et Pointe-Noire, les populations excédées sont parfois obligées de se constituer en « milices d’autodéfense », une pratique qui va pourtant à l'encontre des lois et règlements de la République.

La population a commencé à faire vengeance elle-même avec le nouveau phénomène qu’elle appelle "barbecues". Il suffit de jeter un coup d’œil sur les réseaux sociaux et vous verrez comment les « bébés noirs » sont en train d’être brulés, sans pitié et remords.

Au cours du traditionnel réveillon d’armes de fin d’année, le 31 décembre dernier à Brazzaville, Denis Sassou-N’Guesso, le chef suprême des armées, assure avoir « entendu que vous vouliez que cela change ».

Le Président de la République a demandé à la force publique de poursuivre, en 2025, l’effort d’éradication complète du grand banditisme dans les grandes villes et à l’intérieur du pays.

En sus de l’éradication du grand banditisme urbain, la force publique devrait également contrôler les frontières nationales afin qu’elles ne soient pas des passoires des hors-la-loi venus d’ailleurs.

Jean-Jacques Jarele SIKA / Les Echos du Congo-Brazzaville

photo : DR