Les agents vaccinateurs sur le terrain pour contrer la fièvre jaune et la rougeole dans le Niari

Pour éradiquer la fièvre jaune et la rougeole dans le département du Niari, ils sont déployés sur le terrain et font du porte-à-porte, sensibilisent les parents d’enfants aux conséquences néfastes pour une personne ou un enfant non vacciné avant de procéder à la vaccination de la population âgée de 9 mois à 60 ans. Personne n’est laissé pour compte dans cette campagne de masse contre ces deux maladies. Les vaccinateurs en stratégie mobile dans le district sanitaire de Dolisie -Makabana sont déterminés à toucher toute la population.

C.M est un agent vaccinateur déployé sur le terrain au compte de ces journées de vaccination contre la fièvre jaune et la rougeole, lancées vendredi dernier à Dolisie par le Préfet du département du Niari.

Le pays est situé dans la ceinture africaine de la fièvre jaune, ce qui l’expose au risque d’épidémies meurtrières. Plus de quatre millions de personnes sont ciblées dans 11 départements du Congo.

Dès après le lancement, les agents vaccinateurs ont immédiatement investi le terrain pour administrer la dose prévue à la population âgée de 9 mois à 60 ans.

Avant le déploiement des agents vaccinateurs sur le terrain, les agents du Ministère congolais de la santé ont mené en amont, un travail de sensibilisation auprès de la population. Leur travail consistait à faire comprendre à la population, la nécessité de se faire vacciner et vacciner aussi leurs enfants.

Les autorités locales sont aussi à pied d’œuvre pour aider dans l’atteinte de la cible.

Le chemin balisé, les agents vaccinateurs se rendent sur le terrain, à l’assaut de la population âgée de 9 mois à 60 ans.

La glacière contenant des vaccins sur la moto, C.M, agent vaccinateur se dirige vers Nyanga.

Après les salutations d’usage, comme le veut la tradition pour briser la glace et faire asseoir la confiance, il décline son identité et son objectif. De là, il demande à voir le calendrier vaccinal de l’enfant ou de la personne à vacciner. Ainsi, il vérifie sa régularité, tout est à jour, il ne restera plus qu’à lui administrer son vaccin.

La campagne bénéficie du soutien de Gavi, l’Alliance du Vaccin, du Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF) et de l’Organisation mondiale de la santé (OMS).

La fièvre jaune, endémique dans toute l’Afrique occidentale et centrale, tue chaque année près de 60.000 Africains, qui pourraient être sauvés grâce à ce vaccin très efficace. Plus de 13.800 professionnels de santé sont mobilisés par le gouvernement congolais pour cette campagne de sept jours.

Pointe Noire est le seul département ne participant pas à cette campagne de masse, car il a déjà bénéficié d’une campagne réactive, avec une couverture de 93 %.

La couverture vaccinale contre la fièvre jaune a augmenté dans le pays depuis 2004, date de l’introduction du vaccin dans le calendrier de vaccination systématique : elle est passée 54 % en 2005 à 80 % en 2015. Le risque d’épidémie reste toutefois élevé et ne peut être réduit que si la majorité de la population est vaccinée.

Selon les dernières estimations OMS/UNICEF de la couverture vaccinale pour la République du Congo, le pourcentage d’enfants ayant reçu les trois doses de vaccin contre la diphtérie, le tétanos et la coqueluche (DTC3) est passé de 73 % en 2020 à 77 % en 2021. Dans le même temps, la couverture avec la première dose de vaccin contre la rougeole stagne à 68 %. De plus, la couverture vaccinale contre la fièvre jaune a baissé de façon continue de 2 % au cours des deux dernières années (2019-2021) durant lesquelles le pays a dû faire face à la pandémie de Covid-19.

La fièvre jaune est une maladie hémorragique virale aiguë transmise par des moustiques infectés, potentiellement mortelle, mais contre laquelle il existe un vaccin extrêmement efficace. Les épidémies meurtrières de fièvre jaune survenues ces dernières années au Congo (et dans les pays voisins, l’Angola et la RDC) constituent une menace pour le pays, qui se trouve désormais en état d’alerte maximale face à la possibilité de survenue d’une nouvelle épidémie.

Jack de MAÏSSA / Les Echos du Congo-Brazzaville