Congo : Plus de 2000 filles autochtones ont reçu un acte de naissance et un kit scolaire dans le département de la Lékoumou

A l’occasion de la célébration de la Journée internationale des peuples autochtones  le 9 août, sous le thème : "Le rôle des femmes autochtones dans la préservation et la transmission des savoirs traditionnels",  plus de 2000 filles autochtones dans le département de la Lékoumou ont reçu un acte de naissance et un kit scolaire grâce à Joint SDG Fund leur conférant ainsi une identité et un passeport pour la vie.

La Journée internationale des peuples autochtones du monde est célébrée dans le monde entier le 9 août. Elle marque la date de la session inaugurale du Groupe de travail sur les populations autochtones en 1982.

Le Département des affaires économiques et sociales (DESA) a organisé une commémoration virtuelle de la Journée internationale de 9h à 11h (heure de New York) le mardi 9 août 2022, portant sur le thème de cette année : « Le rôle des femmes autochtones dans la préservation et la transmission des savoirs traditionnels ».

Au Congo-Brazzaville, un cadre juridique solide a été adopté pour permettre à ces populations autochtones de faire valoir leurs droits. Après la loi de 2011 – la première en Afrique consacrée aux peuples autochtones –, un article a été introduit dans la Constitution, en 2015, pour acter cette reconnaissance. Mais il a fallu attendre juillet 2019 pour que six décrets d’application sur neuf soient adoptés. Autant dire que cette protection promise est jusqu’à présent restée sur le papier.

La reconnaissance des droits des peuples autochtones a fortement progressé au Congo-Brazzaville, comme en témoigne la remise de 5000 actes de naissance, par le Ministère congolais de la Justice, aux peuples autochtones des départements de la Sangha, la Cuvette-Ouest et les Plateaux en septembre 2021.

On rappelle que les femmes sont la colonne vertébrale des communautés autochtones et sont le pivot de la préservation et la transmission des connaissances ancestrales traditionnelles. Elles jouent un rôle collectif et communautaire intégral en tant que gardiennes des ressources naturelles et des connaissances scientifiques. Elles sont aussi nombreuses à prendre la tête de la défense des terres et territoires des peuples autochtones et défendent les droits collectifs de leurs communautés dans le monde entier.

Cependant, malgré le rôle crucial qu'elles jouent dans leurs communautés, les femmes autochtones souffrent souvent de discrimination fondée sur le sexe, la classe, l'ethnie et le statut socio-économique.

Les femmes autochtones souffrent particulièrement de la pauvreté, d'un accès inégal à l'éducation et d'analphabétisme, des limitations de l'accès à la santé, à l'assainissement de base, au crédit et à l'emploi ; elles ne participent pas pleinement à la vie politique ; elles sont victimes de la violence domestique et sexuelle. En outre, leurs droits à l'autodétermination, à l'autonomie gouvernementale et au contrôle des ressources et des terres ancestrales ont été bafoués au fil des siècles.

Des progrès modestes mais significatifs dans les processus de prise de décision dans certaines communautés ont été réalisés par les femmes autochtones, qui ont pu obtenir un leadership dans des rôles communautaires et nationaux, et se sont tenues en première ligne des protestations pour défendre leurs terres et la diminution de la biodiversité de la planète.

La réalité, cependant, demeure que les femmes autochtones sont largement sous-représentées, affectées négativement de manière disproportionnée par les décisions prises en leur nom, et sont trop souvent victimes de multiples expressions de discrimination et de violence.

Dans le monde, 47 % des populations autochtones actives n’ont pas fait d’études, contre 17 % des non autochtones. Cet écart est encore plus important chez les femmes.

En cette Journée internationale des peuples autochtones, faisons que le rôle de ces femmes soit reconnu.

Jean-Jacques DOUNDA / Les Echos du Congo-Brazzaville