Dans plusieurs départements du Congo-Brazzaville, des milliers de congolais n’ont pas accès à des installations élémentaires pour se laver, que ce soit chez eux, dans les structures de santé ou ailleurs. Par conséquent ils se lavent avec de l’eau souillée, notamment l’eau de puits et de marigot, sources de nombreuses maladies.
Le Congo est situé dans une zone de climat de type équatorial avec une pluviosité annuelle moyenne de plus de 1 600mm d’eau. Il dispose d’une part d’un réseau hydrographique dense avec deux principaux bassins, le Congo et le Kouilou - Niari, et d’autre part de ressources en eau souterraines importantes sauf sur les plateaux Batéké pour des raisons pédologique et géologique.
Mais cette eau, pourtant potentiellement disponible, est, en milieu rural où le taux de desserte en eau potable est de 14%, de mauvaise qualité pour certaines populations, et difficilement accessible pour d’autres en raison de l’éloignement des villages par rapport aux points d’eau.
Ces difficultés d’accès à l’eau s’expliquent par la marginalisation de l’eau dans les programmes de développement, le manque de concrétisation des actions envisagées pour l’amélioration des conditions de vie des populations en milieu rural et la faible intégration des problèmes liés à l’eau dans les programmes de santé.
Les pratiques des populations rurales en matière d’hygiène et d’assainissement contribuent, elles aussi, à la fragilisation des populations, surtout les enfants qui sont exposés à toutes sortes de maladies hydriques (diarrhées, dermatoses, verminoses…).
L’accès à l’eau potable est devenu depuis quelques années un problème mondial autour duquel la communauté internationale et les pays se mobilisent. Mais les résultats sur le terrain, au Congo, jusqu’à ce jour sont insuffisants.
Dans le rapport sur la santé dans le monde publié en 2002, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) estime que 3 % des décès et 4 % des AVCI (années de vie ajustées sur l’incapacité) sont le résultat du manque d’eau potable, d’assainissement et d’hygiène (corporelle et du milieu de vie des populations).
Ces risques font partie des dix risques majeurs de morbidité, d’incapacité et de mortalité établis par l’OMS au niveau mondial. La quasi-totalité de ces facteurs de risque survient dans les pays en développement et l’Afrique supporte à elle seule le tiers de cette charge.
Germaine MAPANGA / Les Echos du Congo-Brazzaville