L’Union des Syndicats du Congo s’oppose à l’intrusion politique dans la gouvernance syndicale

La présidente de l’Union des Syndicats du Congo (USC), Anne Marie Nzila a dit « Non à l’intrusion politique dans la gouvernance syndicale » vendredi dernier à Brazzaville, lors de la session inaugurale de cette structure syndicale.

« Il faut dire non haut et fort à l’intrusion politique dans la gouvernance syndicale. En disant non, tous, ensemble, nous prenons date avec l’histoire pour redorer le blason terni du syndicat au Congo et de ne plus abandonner les travailleuses et travailleurs aux graves problèmes qui minent leur existence ou qui les exposent à la pauvreté abjecte et généralisée. Ce qui, du reste, les conduit à se poser parfois des questions qui doivent interpeller tout syndicaliste sérieux et responsables telles ; à quoi sert un syndicat ? Est-ce nécessaire d’appartenir à un syndicat ? », a déclaré Anne Marie Nzila.

« Pour répondre aux nombreuses attentes des uns et des autres, nous prenons l’engagement de restaurer leur confiance au syndicat, de croire une fois de plus que l’espoir renaît et renaît réellement. Je confirme le fait que nous avons tous, volontairement ou involontairement, péché, soit par ignorance, soit par intention de nuire, soit pour des raisons inavouées. C’est pourquoi je demande pardon pour les faits incriminés et réaffirme notre engagement de faire désormais le syndicat autrement », a ajouté la présidente de l’USC.

Selon elle, «A institutions nouvelles, syndicat nouveau». Syndicat nouveau, c’est faire le syndicat autrement ; en toute liberté, responsabilité, indépendance et expertise. C’est également traduire en acte concret la parité genre, d’autant plus que nous sommes à la veille du mois international de la femme.

"Alors, je saisis cette opportunité pour lancer un vibrant appel aux femmes afin d’adhérer massivement à l’USC et mieux faire valoir leurs droits", a martelé Anne Marie Nzila.

Au terme d’une lutte aussi opiniâtre que déterminante pour le triomphe du pluralisme syndical qui avait abouti en 1990 au Congo, à l’éclosion des organisations syndicales, les travailleuses et travailleurs, dans leur grande majorité, avaient placé leurs espoirs pour un avenir radieux, confiants qu’ils étaient, dans l’offre des services syndicaux pour la défense de leurs intérêts matériels et moraux et pour l’amélioration de leurs conditions de travail et de vie dans ce nouvel environnement.

Mais le syndicat a plutôt et très vite perdu ses repères cardinaux. L’enthousiasme d’hier a cédé sa place au désenchantement, voire à la déception.

Quant à la liberté syndicale, elle a été entravée à large échelle au sein des confédérations et plie sous le joug de l’autocratie qui l’écrase de tout son poids alors que se dessèche comme une peau de chagrin la liberté d’expression et d’opinion au sein des organisations syndicales.

Ce sombre tableau est rendu encore plus apocalyptique quand la défense des intérêts des salariés est substituée par la promotion des intérêts personnels et bassement matériels.

Aurélie ISSIMBA