Niari : Les commerçants crient au racket du directeur départemental par intérim de la Police et du chef de service des renseignements généraux

La colère des commerçants des villes de Mayoko, Mbinda et Moungoundou-Nord est montée d’un cran et samedi matin. Et pour cause, le directeur départemental par intérim de la Police, le colonel Samuel Pana-Okoulouphouo et le chef du service des renseignements généraux du Niari (sud), le lieutenant-colonel Biahou Batsimba, censés être les gardiens de la paix, et défendre le crédo du président de la République, seraient dans la dynamique de la violence et de l’intimidation à travers leur comportement peu orthodoxe et indésirable, à en croire les commerçants  qui se disent êtres de véritables victimes.

Selon les commerçants de Mayoko, Mbinda et Moungoundou-Nord, un autre comportement ignoble du directeur départemental par intérim de la Police, le colonel Samuel Pana-Okoulouphouo et le chef du service des renseignements généraux du Niari, le lieutenant-colonel Biahou Batsimba «est l’extorsion illégale des sommes de 500.000 FCFA à 1.000.000 de FCFA sous prétexte que ces derniers encouragent et font venir en masse des ressortissants de la RDC dans ces localités pour l’exploitation illégale de l’or ».

De leur point de vue, « ces sommes d’argent vont droit dans leurs poches et non au Trésor public », car aucun reçu ou facture n’est remis aux commerçants victimes des antivaleurs décriées haut et fort par les plus hautes autorités de l’Etat.

Les commerçants rackettés de Mayoko, Mbinda et Moungoundou-Nord brisent l’omerta et dénoncent des abus, du racket, des menaces et de violences verbales lorsqu’ils ne versent pas cash, de fortes sommes exigées.

A Mayoko, Mbinda et Moungoundou-Nord, le petit commerce est tenu souvent par des jeunes diplômés sans emploi sortis de l’université Marien N’gouabi ou par des ressortissants de l’Afrique de l’Ouest.

Ils sont traditionnellement très réservés mais cette fois-ci, la coupe semble être pleine, disent-ils : « On souffre trop. On ne peut plus supporter ça. Ou ça s’arrête ou on arrête notre commerce. Les deux ne peuvent pas marcher ensemble. »

La police nationale a toujours fait d’énormes sacrifices pour la sécurité des congolais même si certaines pratiques sont aux antipodes des valeurs et missions de cette force de l’ordre, notamment le racket qui est devenu monnaie-courante dans presque tous les carrefours de Brazzaville, Pointe-Noire et Dolisie. Des policiers chargés de réguler la circulation routière par exemple s’y donnent parfois à cœur-joie.

Edwige KISSINGER / Les Echos du Congo Brazzaville