Transport en commun à Brazzaville : le calvaire des usagers

Les moyens de transport en commun dans notre capitale devient de plus en plus un véritable casse-tête chinois pour les habitants de Brazzaville. Les conditions de ces transports et la vétusté des engins sont d’une envie maladive. Mais le citoyen n’a pas d’autre alternative. Circuler en privé dans un pays comme le Congo, où le pouvoir d’achat est un défi, est un luxe réservé aux gens plus ou moins aisés de la société. Pour vaquer à leurs occupations quotidiennes, des citoyens ont recourt au transport en commun, organisé dans de mauvaises conditions : passagers entassés comme des sardines, le piteux état des routes, des autobus comme des carcasses roulantes, l’incompétence des chauffeurs entre autres.…

Les risques sont énormes. Voyager dans le transport en commun à Brazzaville exige une énergie, qui surpasse, parfois, la capacité naturelle humaine. Certains vous diraient tout simplement «il vous faut du courage ».

La première remarque est que ces véhicules de transport sont pour la plupart vétustes. D’un côté, Les apprentis se disputent entre eux, se livrent aux jeux d’enfants en courant de gauche à droite pour accoster un client.

De l’autre côté, ils crient fort en levant la main pour attirer un client, on lui arrache son sac à main en l’obligeant de monter dans le bus. Ils manquent énormément de respect envers leurs clients. Manque de confort, les organes du bus datent de beaucoup d’années. Dans ce fourre-tout, on y trouve les fonctionnaires, les étudiants, les élèves et commerçants y sont installés, à 4 sur les chaises débordant ainsi le nombre requis.

Pour les usagers interrogés, c’est par manque de moyens qu’ils sont obligés d’utiliser ce moyen de transport en commun et aussi la tarification qui est à la bourse de la population.

Dans un contexte où le congolais pense posséder la science infuse, à pouvoir tout faire par la routine, la vie des passagers est souvent livrée entre les mains d’un individu qui, hier recevait les frais de transport des passagers (contrôleur), aujourd’hui conducteur. Et cela, sans avoir pour le moins un minimum de connaissance de code de la route, voire les règles de la circulation.

Ces individus, dans la grande majorité des cas, n’ont jamais suivi des cours de conduite de véhicule. Ils fonctionnent sans la moindre peur d’être sanctionnés par des agents de la police routière, absents sur le terrain.

Face à cette situation révoltante de « laisser faire », de « laisser aller », propre au congolais malheureusement, il est plus qu’évident, selon des gens, qu’on continue à compter des morts et des blessés.

Dans les autobus, où le système de climatisation ne marche pas, le nombre de passagers, prévu initialement par le concepteur du véhicule, est doublé. Triplé même, par une formule que seuls les chauffeurs congolais en connaissent le secret et la raison.

L’ambiance est plutôt amusante entre certains, pendant que d’autres gémissent, entassés dans un tout petit espace. Un véritable « Serrer-Coller ». Ils se donnent des blagues, ils rient, peut-être pour oublier la chaleur et leur situation calamiteuses de voyage. Et Malgré ces conditions infrahumaines dans lesquelles se trouvent les passagers, il règne souvent une ambiance de bonne humeur dans les autobus. Et ils discutent de tout : La politique, le foot, l’amour, la religion, la sape, etc.…

Le transport au Congo, comme dans la plupart des pays du monde, s’effectue sur trois voies : terrestre, maritime et aérienne. Cependant, pour le transport en commun, contrairement aux deux autres, la voie terrestre est la plus utilisée.

A rappeler que selon certaines recherches, l’insécurité routière est l’une des premières causes de mortalité au Congo. Hélas.

Jack MAÏSSA / Les Echos du Congo Brazzaville