À l’occasion de la Journée de l’Enfant Africain, célébrée cette année sous le thème : « Planification et budgétisation pour les droits de l'enfant : progrès depuis 2010 », l’UNICEF appelle à un engagement renouvelé pour garantir un financement durable et équitable des droits de l’enfant.
En effet, la Journée de l'Enfant Africain, célébrée le 16 juin de chaque année, commémore les jeunes héros de Soweto qui ont protesté en 1976 contre l'inégalité et l'injustice en matière d'éducation sous le régime ségrégationniste de l'apartheid. Cette journée met en lumière les défis et les progrès réalisés en matière de droits des enfants en Afrique.
Depuis 2010, la République du Congo a franchi des étapes importantes en matière de promotion et de réalisation des droits de l’enfant. Des progrès notables ont été enregistrés dans l’accès à l’éducation primaire avec un taux de scolarisation porté à 96 %, la réduction de la mortalité infantile passée 191 à 47 décès pour 1 000 naissances vivantes, et l’amélioration de la couverture vaccinale. En ce qui concerne la protection de l’enfance, des textes d’application pour la loi n° 4-2010 portant protection de l'enfant ont récemment été promulgués et le Parlement a voté en 2022 la loi qui porte sur la protection de la femme, y compris de la fille.
Cependant, malgré ces avancées, des défis majeurs persistent. Les allocations budgétaires en faveur des secteurs sociaux, notamment la santé, l’éducation, la protection de l’enfant et la nutrition, devraient être améliorées en quantité et en qualité pour répondre aux besoins des enfants, en particulier les plus vulnérables. Une budgétisation plus sensible aux droits de l’enfant est essentielle pour garantir des services de qualité accessibles à tous les enfants.
« Je veux réaffirmer l’engagement de l’UNICEF à accompagner le Gouvernement du Congo dans ses efforts pour une meilleure planification et budgétisation des politiques publiques en faveur des enfants, déclare le Docteur Noël Zagre, Représentant par intérim de l’UNICEF en République du Congo. Il est crucial que les ressources soient allouées de façon suffisante et efficace, afin que chaque enfant, sans distinction, puisse voir ses droits en matière d’éducation, de santé ou encore de protection, pleinement réalisés ».
Cette Journée de l’Enfant Africain intervient alors que l’UNICEF et ses partenaires font face à une crise de financement sans précédent. Cette réduction drastique menace l’accès de millions d’enfants à des services essentiels : à l’échelle mondiale, jusqu’à 15 millions d’enfants pourraient perdre l’accès à des services de nutrition vitaux, et plus de 20 millions d’enfants et de familles risquent de se voir privés à des soins de santé essentiels. En République du Congo, l’UNICEF voit ainsi sa capacité d’action réduite, ce qui appelle à une stratégie nationale de mobilisation de ressources domestiques du secteur privé comme du secteur public pour maintenir les acquis et améliorer la situation des enfants, porteur du capital humain de la Nation.
« Les enfants ne doivent pas être les victimes silencieuses de la crise de financement mondiale. Nous appelons à une solidarité accrue pour protéger les acquis et garantir un avenir digne à chaque enfant, souligne la Professeure Francine Ntoumi, ambassadrice nationale de l’UNICEF en République du Congo. Investir dans les droits des enfants et le capital humain est en outre crucial pour répondre aux engagements nationaux et internationaux du Congo ».
VALDA SAINT-VAL/Source UNICEF-Congo