Chaque année, certains se mettent en danger, d’autres se font choper : la triche au Bac angoisse tout le monde au Congo-Brazzaville. Il y a quelques années encore, la triche ressemblait à un papier dans la trousse ou dans la poche, quelques mots derrière la règle, ou des formules rentrées dans la calculatrice pour les plus techniciens. Mais face aux avancées technologiques toujours plus rapides, les examinateurs se sentent quelque peu dépassés. Le Bac technique et professionnel est prévu du 11 au 16 juin 2025. Ils sont 16.065 candidats qui prennent le départ pour ces épreuves écrites. Du 17 au 20 juin, 94181 candidats inscrits passent leur Bac général. Autant donc de candidats à surveiller de près.
En effet, avec un téléphone portable, avec des écouteurs discrets, il semble très facile d’avoir accès à des informations de l’extérieur. Il semble tout aussi facile de se connecter sur une quelconque intelligence artificielle pour en tirer quelques ressources.
Pour la moitié d’entre eux, cette triche implique des nouvelles technologies. On peut ainsi penser aux smartphones, tablettes et autres appareils connectés, comme les montres et autres oreillettes.
Alors, comment sauver la probité du Bac ?
Des enseignants et des cadres de l’administration scolaire, à la veille du Bac, remettent souvent des sujets traités à des élèves. Pas pour du beurre.
Certains candidats donnent des fortes sommes pour obtenir des sujets traités. Et le montant de la transaction oscille souvent entre 30 000 et 150 000 francs CFA.
Au Congo-Brazzaville, les cas de fraude aux examens sont fréquents.
Des enseignants et des cadres de l’administration scolaire accusés d’être auteurs ou complices de fraudes lors des épreuves du baccalauréat général ont été mis aux arrêts puis présentés au tribunal.
En 2015, les épreuves du bac général ont été annulées pour fraudes, car les sujets traités avaient circulé sur le net.
Des observateurs ont appelé à la démission du ministre de l’Enseignement de l‘époque, Hellot Mampouya.
S’il n’avait pas démissionné, M. Mampouya a été nommé à un autre département en août 2015.
Sauf que cette année s’annonce encore plus dure à surveiller.
Les surveillants s’inquiètent. Et même plus qu’avant.
Jean-Jacques Jarele SIKA / Les Echos du Congo-Brazzaville
Photos : DR