Le Professeur Rosaire Ibara, ministre de la Santé et de la Population, a représenté le Congo à la 27e édition des Rencontres francophones de la santé dimanche 18 mai 2025 à Genève. Face à une pénurie mondiale de 11M de soignants d'ici 2030, l'urgence est de former et retenir les talents en santé.
À l’occasion de la 27e édition des Rencontres Francophones de la Santé, organisée à Genève, Les Entreprises du Médicament (LEEM), organisation professionnelle de l’industrie pharmaceutique en France, et l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF) ont tiré la sonnette d’alarme : le monde fait face à une pénurie annoncée de 11 millions de professionnelles et professionnels de santé d’ici 2030.
Sous le thème « Pas de santé, sans talents », l’événement appelle à une mobilisation des actrices et acteurs francophones (ministres, cheffes et chefs d’entreprise, chercheuses et chercheurs) pour renforcer la formation, l’attractivité et la fidélisation des talents en santé. Les partenariats public-privé sont mis en avant comme leviers essentiels.
Les participants ont échangé autour de questions et problématiques telles que : comment créer et développer les conditions favorables pour former, attirer, retenir les talents au service des intérêts stratégiques des États, de nos systèmes de santé, des entreprises du secteur, des organisations de la santé ?
Seule rencontre francophone organisée en marge de l’Assemblée mondiale de la Santé, cette édition 2025 souligne l’urgence d’une coopération renforcée pour répondre aux défis des systèmes de santé et aux pénuries de médicaments.
Réunion annuelle organisée par le Leem et l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF) la veille de l’ouverture de l’Assemblée mondiale de la Santé, cet événement, le seul, en langue française autour de l’Assemblée mondiale de la Santé, attendu par les ministres francophones de la Santé et soutenu par l’IFPMA.
Au Congo-Brazzaville, grâce à une politique engagée depuis peu, le système sanitaire se développe avec la réhabilitation et la construction d’hôpitaux dans les départements du pays.
Cependant, si les infrastructures suivent la mutation de ce secteur en plein essor, le déficit en ressources humaines, notamment en médecins spécialisés, reste un problème majeur.
Pour un peu plus de 6 millions d'habitants, le Congo ne dispose qu’un peu plus de 230 médecins spécialisés dans le secteur public. Un nombre insignifiant au regard du ratio établi par les standards et qui illustre la faible politique de recrutement et de formation du personnel de santé depuis plus d’une vingtaine d’années.
La situation est préoccupante, car si le CHU de Brazzaville prend la part du lion avec une centaine de médecins, les hôpitaux de Loandjili et A.-Cissé de Pointe-Noire et celui de Dolisie avec chacun de 15 à 25 spécialistes, on comprend aisément pourquoi les autres départements sont déficitaires en médecins.
À Ouesso ou à Sibiti, par exemple, un seul spécialiste exerce pour toute la ville. Même situation pour la ville de Gamboma, dans les Plateaux, réputée pourtant comme un carrefour important, où l’on note la présence d’un seul spécialiste.
Si les effectifs globaux du personnel de santé sont inférieurs à 15 000 pour le pays, et s’il faut noter chaque année entre 400 et 500 départs à la retraite, sans qu’il y ait en revanche de véritable politique de recrutement et de formation, la situation risque d’empirer.
Tant quantitativement que qualitativement, le besoin en ressources humaines est évident.
Germaine MAPANGA / Les Echos du Congo-Brazzaville
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