A l’occasion de la journée internationale du travail, le 1er mai 2025, le ministre d’Etat, ministre de la Fonction Publique, du Travail et de la Sécurité Sociale, Firmin Ayessa a publié une déclaration du gouvernement de la République, à l’endroit des travailleuses et travailleurs du Congo. Cette commémoration sera célébrée sous le thème de : « œuvrer pour la paix et la stabilité afin de favoriser l’industrialisation, le commerce et le travail décent pour la justice sociale ». A cet effet, il a pris un arrêté déclarant la journée du vendredi 2 mai 2025 chômée et payée sur toute l’étendue du territoire national. Voici l’intégralité de cette déclaration du gouvernement :
« Travailleuses et travailleurs du Congo,
Demain, 1er mai 2025, comme chaque année, sera célébrée, la journée internationale du travail.
En écho aux acquis engrangés de haute lutte par les travailleuses et les travailleurs au fil des années depuis 1886 et, eu égard aux transformations que connaissent aujourd’hui les manufactures, les mines et les carrières, le bâtiment et les travaux publics, l’agriculture, les services, etc., le thème sous lequel cette célébration aura lieu est le suivant :
« Œuvrer pour la paix et la stabilité afin de favoriser l’industrialisation, le commerce et le travail décent pour la justice sociale »
Il devient, de ce fait, impérieux et plus qu’urgent de mobiliser l’industrialisation et le commerce comme leviers de transformation, afin de stimuler une croissance économique durable, de créer des emplois décents et de promouvoir l’équité et la justice sociale dans les lieux de travail.
C’est d’ailleurs pourquoi, le 25 avril dernier, Monsieur Gilbert Houngbo, Directeur général de l’Organisation internationale du travail, a exhorté les Etats membres à adopter une stratégie unifiée, articulant création d’emplois, respect des droits du travail et croissance économique, pour bâtir une économie mondiale plus équitable et plus résiliente.
Dans cette même veine, il a mis en garde contre la persistance des déficits en matière de travail décent, qui entravent la prospérité mondiale.
Au nombre de ces déficits, il s’agit du taux élevé d’informalité, du chômage des jeunes ainsi que des inégalités de genre qui tendent à croître chaque jour qui passe.
Travailleuses et Travailleurs du Congo,
Œuvrer pour la paix et la stabilité pour favoriser l’industrialisation, le commerce et le travail décent pour la justice sociale résonne, à l’évidence, avec les politiques nationales en cours dans notre pays, sous la très haute autorité de Son Excellence Monsieur Denis Sassou Nguesso, Président de la République, Chef de l’Etat, qui lança, d’ailleurs, en 2024 une initiative dynamique portant sur l’emploi des jeunes en la décrétant « Année de la Jeunesse ». Cette initiative qui se poursuit à ce jour, vise la création d’emplois décents pour les jeunes en proie au chômage de masse et qui enchaînent, malheureusement encore, de petits métiers du secteur informel.
Un petit retour en arrière me permet de nous rappeler à tous que, sous la houlette de Monsieur le Premier ministre, Chef du Gouvernement, le Congo a conclu en 2023, avec l’Organisation internationale du travail, le Programme de promotion du travail décent (PPTD 2023-2026) dont la mise en œuvre connaîtra un bond à la fois quantitatif et qualitatif ces deux dernières années de sa mise en œuvre.
Plus près de nous, il sied de citer, au terme de la loi n°48-2024 du 30 décembre 2024, l’harmonisation de l’âge d’admission à la retraite entre les agents civils de l’Etat et les travailleurs relevant du Code du travail.
Plus près de nous toujours, il y a eu le décret n°2024-2762 du 20 novembre 2024 fixant le montant du salaire minimum interprofessionnel garanti (SMIG) qui est passé de 50.400 F.CFA à 70.400 F.CFA, avec un impact très positif que les parties dans l’entreprise et établissements s’emploient aujourd’hui à capitaliser.
Au plan de la sécurité sociale, je m’en voudrais de ne pas évoquer l’opérationnalisation de la Caisse d’assurance maladie universelle qui entre résolument dans sa phase pratique, de même que la signature, il y a quelques jours seulement, d’une convention entre la Caisse nationale de sécurité sociale et la Caisse de retraite des fonctionnaires, destinée à faciliter la prise en charge des retraités ayant cotisé dans les deux caisses pendant leur vie professionnelle.
Travailleuses et Travailleurs du Congo,
Le 28 avril dernier, le monde et notre continent ont célébré tour à tour la Journée mondiale de la sécurité et de la santé au travail et la Journée africaine de la sécurité et de la santé au travail.
Dans les entreprises nationales, au niveau des organisations professionnels d’employeurs et de travailleurs, de même que dans l’administration et les établissements publics, plusieurs initiatives ont été mises en œuvre, contribuant significativement à la promotion de la sécurité et de la santé au travail dans notre pays.
D’autres initiatives se poursuivent encore sur le terrain, notamment en faveur de la prévention des risques professionnels dans l’entreprise.
Au nom du Gouvernement, permettez-moi de me réjouir de toutes ces dynamiques qui se mettent en place et d’exprimer toute ma gratitude à l’ensemble des acteurs du monde du travail qui œuvrent inlassablement pour rendre effective l’application de la convention n°155 de l’OIT sur la sécurité et la santé des travailleurs, entrée en application dans notre pays en octobre dernier.
Toutes ces initiatives viennent, en outre, comme à l’appui du Profil national de la sécurité et de la santé au travail dont le Congo vient à peine de se doter, alors que se profile l’élaboration de la politique nationale de la sécurité et de la santé assortie d’un agenda de mise en œuvre, pour compter de l’année 2026.
Travailleuses et Travailleurs du Congo,
Après avoir dressé un tableau riche et varié de réalisations en cours dans le monde du travail, il me reste à dire que devant nous s’ouvrent, aujourd’hui, de belles perspectives, à travers, entre autres, l’élaboration de la politique nationale de l’emploi et de la formation, en partenariat avec l’Organisation internationale du travail et l’Agence française de développement ou encore celle de la politique nationale de la sécurité et de la santé au travail que j’ai évoquée plus haut.
Avec la 113è session de la Conférence internationale du travail prévue à Genève, en Suisse, dès le mois de juin prochain, le Congo pourra faire sa grande entrée dans la Coalition mondiale pour la justice sociale en tant que pays pilote, aux côtés de l’Irak pour le Moyen-Orient et la Bolivie pour l’Amérique du Sud. Là aussi, s’ouvre une belle promesse, notamment en ce qui concerne la lutte contre les inégalités d’accès à l’emploi, les inégalités de genre et la promotion de la protection sociale pour tous dans notre pays.
Ma pensée pour terminer mon adresse aux travailleurs concerne le dialogue social en tant qu’il constitue la condition fondamentale du succès de toutes les initiatives en cours et à venir que je viens d’évoquer, dialogue social que le Président de la République a encore appelé de tous ses vœux l’année dernière, lors de son message sur l’état de la Nation devant le Parlement réuni en Congrès.
2025 a commencé sur les chapeaux de roues, avec une session du Comité national du dialogue social, sous la haute autorité du Premier ministre, Chef du Gouvernement et la perspective que ces premières assises vont en produire d’autres tout au long de l’année, pour le bien des travailleuses et travailleurs de notre pays.
Vive la Journée internationale du travail
Vive les Travailleuses et Travailleurs du Congo
Je vous remercie ».
VALDA SAINT-DAL/Les Echos du Congo-Brazzaville