Rebouchage des nids-de-poule à Mbinda : Des jeunes se font «bouche-trous» au quartier Mikouagna

C’est un sujet récurrent après chaque période de fortes pluies, l’état déplorable du réseau routier de Mbinda dans le Niari (sud). Et à force d’intempéries, des nids-de-poule, disons mieux des nids d’oie, apparaissent sur l’axe Mbinda (Congo-Brazzaville)-Lekoko (Gabon), long de 7km, rendant ainsi la circulation délicate. On ne compte plus le nombre des roues crevées et autres dégâts causés aux véhicules, aux deux roues avec à la clé plusieurs accidents signalés et chutes des piétons au quartier Mikouangna. Les motos et les rares véhicules 4×4, peinent à affronter la montagne de Mikouagna pour rallier la frontière de Lekoko. Force est de constater que cette route se détériore fortement au point de décourager certains automobilistes qui préfèrent désormais jouer aux abonnés absents pour desservir cet axe vital, par lequel transite plus de 80 % des marchandises qui entrent à Mbinda, Mayoko, Vouka, Moungoundou-Sud, Moungoundou-Nord, Mossendjo…Ce mardi matin, plusieurs jeunes volontaires de l’ex cité Comilog, ont tenu à boucher ou à colmater, à l’aide des pierres concassées, les trous béants et à curer les caniveaux.

Un bout de frontière congolo-gabonaise se trouve bien à Lekoko à 7km de la ville de Mbinda dans le Niari. Plaque tournante des échanges commerciaux entre le Congo et le Gabon, symbole de l’intégration régionale. Pourtant l’axe Mbinda-Lekoko est un atout pour les populations des pays de Mayoko. Une voie qui constitue un raccourci pour accéder au marché de Lekoko (Gabon).

Il s’observe désormais un impact négatif sur la vie des habitants. Les échanges de biens et de personnes s’amenuisent de plus en plus. Les habitants des pays de Mayoko peinent à s’approvisionner sur le marché de Lekoko.

Depuis 2024, circuler librement sur l'axe Mbinda-Lekoko relève aujourd'hui d'un véritable parcours de combattant. Les populations subissent un véritable chemin de la croix pour atteindre la frontière gabonaise.

A la hauteur du quartier Mikouagna, c’est devenu plus qu’une patinoire. La période des pluies aidant, le risque s'est aggravé au point de décourager certains automobilistes et taxis motos.

Entre les énormes crevasses rebouchées à l’initiative des jeunes bénévoles de Mbinda et l’énorme lac de boue qui s’est formé, cette voie est complètement parsemée d’obstacles.

Une situation qui n'attire toujours pas l'attention des pouvoirs publics qui continuent à jouer à l'expectative. Pourtant, pendant la saison sèche, quelques camions de terre ou de pierres suffisaient pour réhabiliter cette route vitale le plus facilement du monde. Mais, helas!

Le malheur ne venant jamais seul, les transporteurs et commerçants de Mbinda sont victimes de cette situation qui commence à susciter des inquiétudes.

« Nous avons voulu par cet acte soulager les populations et les automobilistes, au regard de l’état de dégradation de cette route. Il nous fallait rendre cette route à nouveau praticable », nous a confié un jeune bénévole de la ville de Mbinda.

C'est l'occasion d'interpeller la conscience des autorités municipales et départementales. En attendant que le pire n'arrive, le mieux serait de parer au plus pressé pour que les usagers et les populations renouent avec la bonne circulation sur cette route en terre.

Grace aux jeunes bénévoles de Mbinda, cette route va connaître, temps soit peu, une transformation pour améliorer la circulation.

Cependant, certains restent dubitatifs quant à la qualité des travaux exécutés, à l’instar d’un conducteur de deux roues, qui redoute un retour à la dégradation pendant cette saison de pluies.

« Ils ont aménagé, oui c’est encourageant. Mais à mon avis, ce qu’ils ont fait ne mettra pas du temps. Avec le suivi qui manque au Congo pendant la pluie on doit s’attendre au pire », dit-il.

La légende du colibri, telle que racontée par Pierre Rabhi, est un message d’espoir et d’engagement personnel. Elle rappelle que, même face à des problèmes apparemment insurmontables, chaque individu peut faire sa part pour améliorer la situation. Il souhaitait à travers cette légende rappeler que chacun pouvait agir à son échelle.

Et pour paraphraser Jean-Claude Djince Mouandza, un natif de Mbinda, « les jeunes bénévoles de Mbinda, loin d’être des experts en génie civile ou en ingénierie des ponts et chaussées, viennent là de poser un sparadrap en attendant que le chirurgien arrive ».

Jean-Jacques Jarele SIKA / Les Echos du Congo-Brazzaville